Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Christine Lagarde

Réunion du 3 février 2010 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2010

Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi :

Monsieur le président, monsieur le président de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, monsieur le rapporteur général, monsieur le ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'État, mesdames, messieurs les députés, outre les réponses aux questions et objections qui ont été émises lors des séances d'hier, je voudrais vous donner quelques précisions sur le cadrage macroéconomique qui nous a inspirés pour préparer certaines des modifications figurant dans ce projet de loi de finances rectificative et que vous retrouverez dans le programme de stabilité que j'ai soumis à la Commission européenne dans le cadre de nos obligations à l'égard de nos partenaires.

Je veux en particulier revenir sur des éléments de cadrage concernant la stratégie budgétaire et économique que j'ai essayé d'exposer tout à l'heure et qui consiste, d'abord, à soutenir l'effort de relance que nous avons engagé en 2009 et que nous poursuivrons au début de l'année 2010 ; ensuite, à redresser les comptes publics et, enfin, à poursuivre l'effort de réforme nécessaire pour soutenir la croissance.

S'agissant du cadrage macroéconomique international, certains indicateurs se redressent, en particulier aux États-Unis où les stocks commencent à se reconstituer, et ce mouvement concerne aussi la France, ce qui nous a amené à réviser certains de nos chiffres. Nous avons ainsi pu constater que la reprise avait commencé au deuxième trimestre 2009 et s'était poursuivie au troisième trimestre. Courant février, nous aurons les chiffres précis de la croissance du quatrième trimestre qui confirmera ce mouvement de reprise. Dans ces conditions, un réexamen de nos prévisions était parfaitement légitime.

Après mûr examen de l'ensemble des moteurs de la croissance, nous avons donc considéré que nous étions parfaitement fondés à réviser à 1,4 % notre prévision de croissance pour 2010. Dans ce cadre, nous avons considéré que la consommation des ménages, qui n'a jamais fléchi pendant toute l'année 2009, je vous le rappelle, qui n'a jamais été négative, progresserait, elle aussi, de 1,4 % ; que l'investissement des entreprises, qui a quant à lui fortement chuté pendant l'année 2009 – moins 7,8 % – se stabiliserait, augmenterait même très légèrement dans le secteur privé. Nous avons bien l'intention de soutenir l'effort d'investissement public pendant l'année 2010 dans le cadre de l'application, jusqu'à son terme, du plan de relance que nous allons mettre en oeuvre comme nous nous y sommes engagés vis-à-vis de nos concitoyens et des instances internationales.

J'insiste sur la nécessaire relance pendant l'année 2010. Nous aurons à mener un subtil exercice d'engagement-désengagement. C'est ce que nous suggère fortement le Fonds monétaire international et c'est aussi ce que nous recommande la Commission européenne. Dans un contexte où la croissance économique est fragile avec une prévision de 1,4 % seulement, où la demande adressée à la France est en augmentation mais avec certains aléas à la baisse, il nous faut impérativement nous dégager du plan de relance de manière délicate, subtile, graduelle, en opérant une transition, afin de ne pas freiner ce mouvement de reprise de la croissance. C'est exactement pour la même raison que nous n'avons pas l'intention d'augmenter les prélèvements obligatoires dans le cadre de la politique de redressement des finances publiques que nous engageons et qui constitue le deuxième axe de notre politique économique. En effet, nous ne souhaitons pas brider ce mouvement de croissance qui doit se développer.

J'ai entendu certaines contrevérités selon lesquelles nous ne ferions rien en matière de politique de l'emploi.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion