Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de André Chassaigne

Réunion du 26 janvier 2010 à 15h00
Retraite complémentaire des conjoints et aides familiaux de l'agriculture — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Jeudi dernier, le quarteron de députés UMP présents a interprété le jeu de l'absurde, tantôt mettant en avant le caractère précoce et partiel de cette proposition de loi, nous invitant à attendre patiemment le débat global sur la casse des retraites, tantôt en soulevant l'incapacité de l'État à financer cette mesure de justice sociale. Quelle indécence au regard des largesses accordées aux plus riches, aux banques et aux grands groupes !

Avec ce gouvernement, chers collègues de l'UMP, vous êtes passés maîtres dans l'art de justifier l'injustifiable : le bouclier fiscal, les milliards d'euros de dividendes aux actionnaires, les millions d'euros de salaire des grands patrons.

Alors, dans une dernière tentative, à court d'absurde, vous faites même des envolées sur le registre émotionnel, témoignant du vécu de vos propres parents, pour, au final, juger presque indigne que les retraités s'indignent de leurs si volumineuses pensions. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

Mes chers collègues, je le dis avec une colère contenue, les retraités agricoles sont las de tant de mépris et d'indifférence à leur égard. Ils étaient venus nombreux jeudi dernier, des départements ruraux, pour assister à nos débats. Ils étaient venus de toute la France, et, sur ces bancs, nous avions mal à la France. (Applaudissements sur les mêmes bancs.)

Que peuvent-ils bien penser quand des parlementaires arguent qu'il est impossible, et même impensable, de les rendre bénéficiaires du régime complémentaire obligatoire, quand, dans le même temps, des milliards d'euros de garanties sont apportés à des banques qu'ils ont largement contribué à placer au plus haut de la hiérarchie bancaire mondiale ?

Que peuvent-ils bien penser quand les géants de l'industrie agroalimentaire français, qui ont fait florès sur leur dos, distribuent chaque année des milliards d'euros de dividendes aux actionnaires sans que soit simplement envisagée leur mise à contribution pour garantir des pensions dignes pour les anciens exploitants ?

Mes chers collègues, nous avons aujourd'hui l'occasion de marquer notre considération pour le travail passé de ceux qui nous ont nourris. Rien n'est plus insupportable que de les laisser dans la misère, quand l'opulence de certains s'affiche sans retenue.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion