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Intervention de Roselyne Bachelot-Narquin

Réunion du 26 janvier 2010 à 9h30
Questions orales sans débat — Reconnaissance du provençal

Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports :

Vous avez bien voulu, monsieur le député, interroger M. le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, à propos du « provençal », ce qui me donne l'occasion et la joie de vous répondre, moi dont les grands-parents bretons n'ont appris à parler le français qu'à l'âge adulte.

Frédéric Mitterrand m'a chargée de vous apporter la réponse suivante.La question que vous posez est régulièrement adressée aux pouvoirs publics, depuis que les langues régionales ont été inscrites dans la Constitution de la République.Tout d'abord se pose un problème de définition que vous avez soulevé. Ce qui est en jeu, c'est en réalité l'ensemble des parlers romans du Sud de la France. A-t-on affaire à une langue ou à plusieurs ? Et sous quel nom désigner la langue ou les langues concernées ?

En l'absence de réponse claire de la science linguistique à cette question, les services de l'État considèrent, depuis la loi Deixonne de 1951, que le provençal est une variété d'une langue commune – l'occitan ou langue d'oc – qui se réalise sous différentes formes ou dialectes selon les régions : l'auvergnat en Auvergne, le gascon en Gascogne, le limousin, le languedocien, le vivaro-alpin ou encore le provençal en Provence. Ces différents parlers figurent dans la « Liste des langues de France » diffusée par le ministère de la culture et de la communication. Chacun d'eux possède ses spécificités, qui cependant ne vont pas jusqu'à remettre en cause l'unité de cette langue occitane. Chaque variété en est donc la forme pleine et entière et non un quelconque « sous-dialecte ».

Il n'est évidemment pas question de parler d'occitan ou de langue d'oc à la place d'autres langues mais, comme on le fait pour le français ou encore l'arabe, de désigner sous une appellation commune des usages différents, mais cependant assez voisins pour former unité dans leur diversité.

Il existe d'ailleurs, vous le savez, un CAPES d'occitan-langue d'oc qui fait droit à toutes les variétés, à toutes les réalisations concrètes de cette langue, et c'est très bien ainsi. J'ajoute que, dans la mondialisation, c'est l'unité de ces parlers qui fait et qui fera leur force. C'est par cette unité dans la diversité, et non dans un émiettement dommageable, que pourra se réaliser l'ample et belle vision du poète provençal Frédéric Mistral à qui fut décerné, vous l'avez rappelé, le prix Nobel : « Des Alpes aux Pyrénées et la main dans la main, poètes, relevons le vieux parler roman ». Car n'oublions pas que ces langues occitanes sont avant tout des langues romanes, issues du latin, tout comme le français.

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