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Intervention de Gisèle Biémouret

Réunion du 21 janvier 2010 à 9h30
Nomination d'un député en mission temporaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGisèle Biémouret :

Les retraites des conjoints et des aides familiaux figurent parmi les revenus les plus modestes. Est-il nécessaire de rappeler le montant des pensions actuellement versées ? Les revenus des retraités agricoles se situent le plus souvent sous le seuil de pauvreté. Il est indigne de laisser perdurer une telle situation touchant des milliers de personnes. Il est injuste de les laisser subsister avec quelques centaines d'euros par mois.

À travers mon intervention, je souhaite rappeler le rôle du conjoint ou des aides familiaux dans l'organisation quotidienne du travail sur une exploitation. Le statut de collaborateur a reconnu leur existence et leur travail. Ce sont les conjointes qui ont toujours été à la pointe des évolutions des exploitations, avec le développement de productions innovantes, comme le gavage dans le sud-ouest, la transformation de la production, l'embellissement des exploitations, ainsi que le tourisme et l'accueil à la ferme.

Potentiellement, l'extension de la retraite complémentaire obligatoire représente un gain de pouvoir d'achat de l'ordre de quatre-vingts euros par mois. Cette somme représente une amélioration sensible de leur pouvoir d'achat pour la consommation courante, l'achat de médicaments ou encore des heures d'aide ménagère pour les plus âgés et les plus dépendants.

Malgré ses promesses, le Gouvernement fragilise un peu plus cette catégorie de la population en instaurant les franchises médicales, en augmentant le forfait hospitalier et en effectuant de faibles revalorisations des pensions. La politique menée par le Gouvernement accentue la précarité de nombreux retraités agricoles en réduisant leur pouvoir d'achat. Il mène une politique injuste vis-à-vis des plus faibles et privilégie les hauts revenus avec le bouclier fiscal. Les retraités agricoles ont urgemment besoin d'un bouclier social comme la retraite complémentaire.

Nous posons aujourd'hui la question de la reconnaissance du rôle joué par les femmes. Le caractère invisible des conjointes d'exploitants dans les dispositions actuelles équivaut à admettre leur statut d'infériorité. En adoptant ce texte, nous avons l'opportunité d'améliorer de manière significative le quotidien de plusieurs dizaines de milliers de nos concitoyens. Les conjointes d'exploitants agricoles attendent la juste reconnaissance de leur travail.

Comment ce gouvernement, pour qui le « travailler plus pour gagner plus » est un slogan emblématique, peut-il oublier celles et ceux qui ont, durant toute leur vie, travaillé très dur ? Ce serait un signe fort de montrer qu'il n'oublie pas les petites gens de notre pays.

Cette proposition est une mesure de justice sociale et de dignité vis-à-vis de celles et ceux qui ont permis, durant ces cinquante dernières années, d'assurer les progrès de l'agriculture française. La parité hommes-femmes reste à conquérir dans de nombreux domaines, à commencer par les retraités agricoles. Il convient d'appliquer cette mesure visant à redonner de la dignité à de nombreuses personnes qui ont permis à la France de devenir d'abord autosuffisante, puis une puissance agricole mondiale.

Aujourd'hui, à l'occasion de cette journée d'initiative du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche, et sous les yeux de nombreux retraités agricoles, nous avons une occasion unique de mettre un terme à une discrimination sociale qui doit disparaître.

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