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Intervention de Jacques Valax

Réunion du 14 janvier 2010 à 9h35
Délimitation des circonscriptions des députés — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Valax :

Je ne reviendrai pas sur ce point. Nous avons joué le jeu du pacte républicain en acceptant de nous soumettre à l'analyse de cette commission, alors que nous aurions pu en contester à la fois la finalité et la composition. Or elle vous a demandé de revenir au découpage de 1958 en reprenant – je la cite – « la distinction traditionnelle des bassins de vie d'Albi et Carmaux, de Castres et Mazamet et enfin de Gaillac, Graulhet et Lavaur ». Même si le critère démographique demeure essentiel, pour éviter l'arbitraire, il doit pouvoir se concilier avec les réalités territoriales.

Vous le voyez, votre charcutage fait l'unanimité contre vous, à l'exception, bien sûr, de M. Carayon, toujours absent de nos débats, mais favorable – seul dans le département – à ce découpage.

Vous nous reprochez souvent de ne rien proposer. Or, en la matière, les parlementaires socialistes ont une solution à apporter, une solution cohérente, concertée, raisonnée et qui répond aux réels enjeux de l'accroissement démographique et de la représentation politique. Thierry Carcenac, président du conseil général, de nombreux élus locaux, l'association des maires et de nombreux commentateurs extérieurs à notre département, qui ont unanimement stigmatisé les invraisemblances de votre charcutage électoral, ont fait une proposition qui s'appuie sur le découpage de 1958, et qui a été reprise par la commission Guéna. Elle respecte bien évidemment le critère démographique ainsi que les bassins de vie et d'emploi, les territoires, les villes et les intercommunalités existantes. Bref, c'est une vraie proposition qui aurait le mérite d'être comprise par l'ensemble de la population ; elle s'éloigne de votre logique de clan, et a dû terriblement effrayer le seul député UMP du département.

En outre, notre proposition a le mérite d'intégrer les futures évolutions démographiques, notamment la forte croissance de l'ouest tarnais et la baisse démographique dans le secteur des Monts de Lacaune. Elle respecte les réalités géographiques, historiques et économiques, et revient au redécoupage de 1958 avec trois pôles clairement identifiés : Albi-Carmaux, Castres-Mazamet et l'ouest tarnais autour des trois villes de Gaillac, Graulhet et Lavaur. Je le répète, cette configuration serait comprise par la population. Juste et transparente, elle permettrait de conforter la crédibilité de notre institution parlementaire, aujourd'hui mise à mal par le projet de société de Nicolas Sarkozy. En effet, une vision néo-libérale de la société s'affiche de plus en plus visiblement dans les actions de démantèlement entreprises par le Gouvernement en place. Tour à tour, les différents contre-pouvoirs qui structuraient notre République et qui permettaient le vivre ensemble sont réduits au silence ou purement et simplement éliminés.

Au-delà du redécoupage qui empêche toute opposition de se constituer, les prochaines réformes sur les collectivités territoriales finiront de casser les derniers remparts de notre pacte républicain. En particulier, le type de scrutin pour certaines élections sera modifié. Il existait pourtant un consensus national qui datait de l'après-guerre et tenait compte de toutes les tendances de notre spectre politique. Aucune opinion, idée, pensée ou volonté n'était oubliée dans le débat national.

Aujourd'hui, votre gouvernement a instauré l'avènement d'une nouvelle société où le débat est imposé et structuré selon vos codes libéraux, une nouvelle société où la compétition pour survivre est devenue réalité, où les services publics qui faisaient notre force et reflétaient notre solidarité sont disloqués, une nouvelle société de privilégiés récompensés chaque année par votre péché originel, le bouclier fiscal.

Je conclurai mon propos par ces mots de Jaurès qui donnent tout leur sens à notre action politique et à notre volonté de défendre le multipartisme : « C'est parce que je suis socialiste que je suis républicain. Sans la République, le socialisme est impuissant. Sans le socialisme, la République est vide. »

Voulez-vous vraiment, monsieur le secrétaire d'État, une République vide ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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