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Intervention de Henri Proglio

Réunion du 16 décembre 2009 à 17h00
Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

Henri Proglio, président d'électricité de France, EDF :

En qualité de président d'EDF, je suis très honoré de me trouver pour la première fois à vos côtés et je rends hommage aux travaux réalisés par l'OPECST, notamment sur le traitement des déchets nucléaires, mais aussi dans le domaine – très important dans la perspective de la gestion de l'énergie – de la réglementation thermique des bâtiments.

La question est de savoir quelle est la capacité de production d'EDF et comment elle peut la faire évoluer et se préparer aux échéances.

Sans grande surprise, l'hiver arrive en décembre et l'augmentation de la consommation nous rappelle la nécessité d'améliorer la capacité de production et de faire en sorte que les infrastructures existantes soient disponibles.

Le parc nucléaire n'est pas le seul à produire de l'électricité. Le parc hydraulique français, très important, est aujourd'hui totalement opérationnel. Quant au thermique, il peut être appelé en renfort.

Comme tous les ans, nous nous sommes mobilisés en cette période hivernale. Dominique Maillard l'a souligné : le record de pointe a été atteint en janvier. Cela incite à la réflexion car la consommation augmente d'année en année, en raison de l'augmentation de la population, mais aussi du niveau de vie. Or les îles électriques le deviennent de plus en plus si c'est là que la population connaît la croissance la plus forte. La Bretagne et PACA sont justement les deux régions de France où la population augmente le plus rapidement, ce phénomène d'attraction concernant des personnes dont le pouvoir d'achat est assez élevé et la consommation importante. Les évolutions récentes et celles mentionnées à l'instant n'ont donc pas vocation à être contredites dans les années à venir. Or force est de constater qu'il est difficile d'y faire face en raison des réticences des populations concernées vis-à-vis des infrastructures nécessaires pour les desservir. Cela a été évoqué par M. Maillard, mais je le redis de manière plus brutale : il est difficile d'éviter le phénomène de l'insularité si les populations concernées refusent à la fois les capacités de transport et les capacités de production.

S'agissant du parc nucléaire, les choses ont commencé à s'améliorer, mais la situation n'est pas satisfaisante en raison du nombre de tranches nucléaires qui ne sont pas actuellement en activité – pour cause de travaux de maintenance et de remplacement de gros composants. Sur les 58 tranches nucléaires existantes, quinze étaient à l'arrêt le 10 novembre, contre dix l'année précédente ; huit étaient à l'arrêt le 15 décembre, contre 6 ; et quatre tranches seront à l'arrêt en janvier, contre une. Évidemment, nous faisons en sorte que cette dégradation ne soit pas durable.

Ce phénomène s'explique par des problématiques d'investissements, mais aussi d'organisation des chantiers et de réactivité du groupe vis-à-vis du taux d'utilisation, ce qu'on appelle le coefficient de disponibilité du parc nucléaire, dont l'optimisation est une priorité absolue.

Un effort considérable a déjà été engagé depuis plus de deux ans s'agissant des investissements, dont le montant a doublé en trois ans, pour atteindre 7 milliards en 2009, dont 80 % au titre de la maintenance. En outre, le plan à moyen terme que j'ai accepté fait état de 24 milliards d'euros d'investissements pour les trois ans à venir, dont 80 % au titre du renouvellement, c'est-à-dire de l'entretien du parc existant. Ce sont des sommes considérables dont il faut prendre la mesure.

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