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Intervention de Roland Muzeau

Réunion du 2 juin 2009 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation sociale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoland Muzeau :

Les députés communistes, républicains, parti de gauche et Verts tiennent à s'associer aux propos du président Accoyer et du Premier ministre après la catastrophe aérienne du vol Air France.

Monsieur le Premier ministre, jeudi dernier, les députés communistes et du parti de gauche ont défendu des propositions d'urgence en rupture avec le dogme libéral européen de concurrence libre et non faussée. Vous avez dit « non » à la suppression du bouclier fiscal, « non » à l'encadrement de la rémunération des dirigeants d'entreprises, « non » à l'idée d'interdire aux banques d'exercer leurs activités dans les paradis fiscaux. Au mépris de la réalité subie par les salariés, vous avez caricaturé notre demande d'interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices, versent des dividendes ou bénéficient d'aides publiques. Vous avez balayé d'un revers de main le droit d'intervention et d'opposition des salariés. Malgré le creusement incroyable des inégalités, vous avez dit « non » à l'augmentation du SMIC à 1 600 euros. Sur un an, le nombre de demandeurs d'emplois a augmenté de 25 %, les licenciements économiques ont bondi de 47 % ! Vous nous dites que ce sera pire demain, et ce jusqu'en 2010. Changez-vous alors de stratégie ? Dotez-vous la France d'un plan de sortie de crise et d'un bouclier social à hauteur de ce qu'exige la situation ? La réponse est encore « non ». À la veille d'échéances européennes, vous marquez même un peu plus à droite votre territoire.

Monsieur le Premier ministre, je vous le demande : combien de millions de chômeurs, combien de drames humains, économiques et sociaux vous faut-il encore avant que vous vous décidiez à exercer un droit de regard sur les licenciements injustifiés ? Combien encore de délocalisations, de salaires indécents et de parachutes dorés avant que ce gouvernement légifère sur l'offre valable de reclassement et sur le partage des richesses ? Combien de smicards, de travailleurs pauvres, de bénéficiaires supplémentaires des minima sociaux avant que vous fassiez vôtres nos propositions d'un salaire minimum européen et d'une augmentation des salaires ? Combien d'arrêts du Conseil d'État avant que votre gouvernement revienne sur les franchises médicales restrictives en termes de droit à la santé des personnes les plus fragiles ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et sur de nombreux bancs du groupe SRC.)

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