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Intervention de Jean Gaubert

Réunion du 15 décembre 2009 à 15h00
La poste et les activités postales — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Gaubert :

Madame la présidente, je vous conseille de ne pas vous laisser impressionner par le président de la commission des affaires économiques, qui essaie de tous nous déstabiliser. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

À France Télécom, tout le monde sait que les personnels sont stressés, mais ce que peu de monde sait, c'est que, depuis que cette entreprise est devenue privée, elle a totalement oublié la recherche fondamentale, sur laquelle repose son développement futur. Aujourd'hui, France Télécom n'a quasiment plus d'activité de recherche, ce qui signifie que les technologies nouvelles nous seront apportées par des entreprises étrangères. À l'heure où l'on nous annonce qu'il faut développer la recherche en France, il faudra que le débat porte aussi sur ce sujet.

Avec le même enthousiasme et le même sens de la persuasion qu'aujourd'hui, on nous avait promis qu'EDF ne serait jamais privatisée. Pour notre part, nous ne nous étions pas laissés persuader. On a vu comment cela s'est passé.

On nous a affirmé que l'ouverture du capital n'était pas une privatisation, mais cela a coïncidé avec la mise en oeuvre de méthodes de management issues du privé qui ont changé beaucoup les choses. Un jour, malheureusement, les pressions exercées sur le personnel auront des conséquences, comme cela est arrivé chez France Télécom – et je ne parle pas des cas les plus dramatiques.

Quant aux conséquences de la dernière tempête qui a touché la France, elles ont pour origine le fait qu'EDF a oublié l'élémentaire, comme l'entretien des réseaux, parce qu'elle cherchait plutôt des « marges de progrès ».

On a constaté qu'en sept ans, l'entreprise a perdu sept points pour la disponibilité du parc éléctro-nucléaire, ce qui, aujourd'hui même, fait courir le risque de la survenue d'un black-out dans certaines régions. L'explication est simple : les moyens consacrés à la maintenance ont diminué et des incidents se sont produits. Voilà où l'on en arrive lorsque l'on est prioritairement soumis à un impératif de rentabilité financière.

Pour conclure, j'évoquerai les points de contact. Certes, vous ne changez pas les points de contact, mais vous en changez la nature. Un de mes collègues, membre du groupe UMP, me racontait aujourd'hui l'histoire de ce bureau de poste dont les horaires d'ouverture étaient perpétuellement modifiés. Finalement, les usagers ne savaient plus quand ils pouvaient se déplacer, et ils renonçaient même à s'y rendre. Il ne restait plus alors qu'à expliquer au maire de la commune que personne ne fréquentait son bureau de poste et qu'il fallait trouver une autre solution. Tout cela n'est pas écrit dans le projet de loi mais relève des méthodes mises en place pour démanteler le service public sur le terrain et placer les élus devant l'évidence d'une décision de « bonne gestion » qui les ferait renoncer à ce dernier.

Voilà ce que nous voulons dénoncer pendant ces trois ou quatre jours de débat. Daniel Paul a commencé ce travail, et je ne peux que vous encourager à voter la motion de rejet préalable. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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