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Intervention de Marc-Philippe Daubresse

Réunion du 8 décembre 2009 à 15h00
Débat sur l'identité nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc-Philippe Daubresse :

Mes chers collègues, pour débuter mon propos, je voudrais vous lire les extraits d'un discours qui a été tenu à cette tribune il y a quelques années, et dont je vous laisse deviner l'auteur :

« Nous sommes façonnés par les communautés où nous vivons. Nous sommes façonnés par leur histoire aussi bien que par leur langue. Tout cela traduit notre appartenance à la nation. Une nation, ce n'est pas seulement un héritage, pas seulement une communauté de vie ; une nation, c'est une communauté de citoyens qui partagent les mêmes valeurs.

« Nous croyons que l'idée nationale, non pas nationaliste mais nationale, est une idée d'avenir et que cela a été une très grande faute de laisser opposer l'idée d'Europe à l'idée de nation.

« La nation, c'est le bien de tout le monde, mais c'est d'abord le bien de ceux qui n'ont pas grand-chose d'autre.

« La nation est construite à la fois à partir d'un héritage et du partage d'un idéal. Dans le cas de la France, de surcroît, cet idéal est politique et moral. Il invite à l'universalité. Il exclut le renfermement sur soi. Il a été écrit au nom de toute l'humanité et pour toute l'humanité dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. L'exception nationale française est une chance.

« Tout le monde a présents à l'esprit les débats si lourds au sujet du voile islamique, mais la vision communautariste, la vision du chacun pour soi ne s'arrête pas à la religion. Cela ne vaut pas que pour les étrangers, cela est vrai aussi pour les Français, mais le risque est particulier pour celui qui vient d'ailleurs.

« Ainsi, notre système de valeurs est particulièrement mis en cause, fragilisé, et de plus en plus ignoré. La laïcité française, par exemple, est pour des groupes entiers un sujet d'ignorance ou de contestation profonde. Cela est également vrai pour le principe républicain d'égalité entre les sexes, que nous regardons comme l'une des conquêtes essentielles de notre société.

« Que reste-t-il alors pour garantir l'intégration des étrangers qui nous rejoignent ? Il reste » – il restait, avant que Mme Guigou ne fasse sa loi – « le geste d'adhésion volontaire à la nation.

« Les trois principes de la commission Marceau Long, loin d'être dépassés, sont d'une brûlante actualité.

« Le premier était que la politique de la nationalité devait jouer un rôle décisif dans le processus d'intégration, même si elle ne suffit pas à le garantir.

« Le deuxième était qu'il devait y avoir corrélation entre identité française » – c'est-à-dire identité nationale – « et intégration, la seconde ayant plus de chances de réussir quand la conscience de la première est forte.

« Le troisième était que les étrangers qui souhaitent s'intégrer doivent adhérer volontairement aux valeurs nationales, conformément au principe français selon lequel la nation est constituée par le libre consentement des individus.

« Telle est notre conception de la loi : elle doit être généreuse pour ceux qui souhaitent réellement entrer dans la nation […] ; mais elle doit être également inflexible et rigoureuse pour ceux qui veulent en abuser. »

C'était M. François Bayrou,…

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