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Intervention de Jean-François Copé

Réunion du 8 décembre 2009 à 15h00
Débat sur l'identité nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Copé :

C'est la volonté d'une population donnée, sur un territoire donné, de vivre ensemble.

La volonté de vivre ensemble, la belle affaire ! Aujourd'hui, dans nos quartiers, dans nos villes, dans les halls de beaucoup d'immeubles, on voit des gens qui ne se parlent pas, ne s'écoutent pas et ne se respectent pas, tout simplement parce qu'ils ne se connaissent pas. (Oh ! sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Ainsi, ils n'ont plus la volonté de vivre ensemble. Du coup, la nation se fissure en silence.

On peut bien sûr le nier et considérer que tout cela n'existe pas, mais enfin, l'intérêt de ce débat, c'est aussi de réfléchir aux raisons qui ont conduit à cette situation.

C'est à dessein que j'utilise le mot « fissure », et non celui de « fracture » : une fracture, on l'entend, ce qui n'est pas le cas de la fissure et, le jour où l'on aperçoit la fissure, il est trop tard. D'ailleurs, à mes yeux, il existe non pas une fissure, mais quatre, parce que la population d'aujourd'hui est profondément différente de celle d'il y a cinquante ans.

Ce sont donc, à mon sens, quatre fissures qui doivent être évoquées aujourd'hui. La première est celle à laquelle on pense le plus spontanément : elle concerne le débat sur la question de savoir si l'on doit assimiler ceux qui souhaitent réussir leur vie en France en prenant la nationalité française, ou bien prôner le multiculturalisme comme dans les années soixante. Les discussions sur ce sujet ont occupé bien des esprits.

L'assimilation, c'était le modèle du tout début du xxe siècle, quand on absorbait des vagues d'immigration, venues de la lointaine Europe centrale et fuyant le bolchevisme, le nazisme et l'antisémitisme. Tout le monde venait en France, parlait français sans accent et, on le sait, s'engageait au côté de l'armée française, avec l'uniforme français.

L'autre modèle, celui des années soixante et soixante-dix, est celui du multiculturalisme. C'est la négation de ce qui s'était fait avant. Chacun gardait sa culture. On a mis ceux qui venaient des anciens pays colonisés dans des tours, construites dans l'urgence, sans plus jamais vouloir entendre parler d'eux…

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