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Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Réunion du 25 novembre 2009 à 15h00
Grand paris — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

…au demeurant nécessaire et fort sympathique. Les architectes ont montré qu'il y avait là un pôle de développement.

En Seine-Saint-Denis, il existe trois projets sur le nord du territoire qui est le plus défavorisé. Depuis 1998, j'ai tellement entendu parler de rattrapage pour ce département, qu'on peut se demander pourquoi les élus socialistes, communistes ou verts de la région Île-de-France n'ont jamais pensé à combler ce retard, notamment dans la partie Nord, par l'activité et par l'emploi. Ils ont souvent préféré le faire sous d'autres formes, dont on connaît désormais l'inefficacité.

Quant au plateau de Saclay, il pourrait devenir le premier centre européen de recherche scientifique et technologique. Déjà 10 % des chercheurs français y sont concentrés. Mais il manque aujourd'hui à la fois une ambition collective, un aménagement et une coordination.

Oui, monsieur le secrétaire d'État, nous considérons que la création de la Société du Grand Paris répond à un grand besoin : disposer rapidement d'un outil pour réaliser le futur métro automatique. Ce partenaire de l'aménagement contractualisera avec les collectivités concernées par ce nouveau transport. Cela permettra d'ailleurs de faire avancer la réflexion intercommunale, ce que certains élus de mon secteur ne faisaient pas nécessairement.

Je veux mettre l'accent sur une autre hypocrisie du débat qui a lieu par médias interposés : je veux parler de l'accusation de recentralisation. Le texte repose sur la contractualisation. Le système de transport sera évidemment soumis à enquête publique, comme le demandait M. Cochet, et c'est bien normal. Chacun pourra donner son avis. À cet égard, nous présenterons quelques amendements qui visent à renforcer cet aspect des choses.

Mais une fois cet équipement de transports souterrains lancé, tout l'aménagement autour des gares et des pôles économiques en question sera soumis à la contractualisation avec les élus locaux présidents de conseils généraux, maires ou présidents d'intercommunalités : dans ces conditions, parler de recentralisation est une pure imposture. Les élus qui ont travaillé sur ce sujet, parfois très concrètement, savent que rien ne se passera sans leur accord – et c'est bien normal puisque ce sont eux qui gèreront les conséquences de l'aménagement. Il est normal qu'ils y soient associés par voie de contrat, sinon la Société du Grand Paris n'exercera pas ses prérogatives sur ces territoires.

Enfin, la création de l'établissement public de Paris-Saclay permet de relever trois défis, à commencer par celui de faire naître de nouvelles synergies entre le public et le privé. Dix pour cent des chercheurs français sont concentrés sur cette partie de la région Île-de-France mais, qu'ils soient dans le privé ou le public, ils ne travaillent pas suffisamment ensemble. Qui plus est, grâce à ces synergies, ils pourraient de surcroît trouver des partenariats internationaux bien plus intéressants qu'aujourd'hui.

Il convient également de mener une stratégie d'aménagement coordonné pour réussir ce qu'il est convenu d'appeler un cluster, modèle économique qui prévaut dans l'ensemble du monde, comme on l'a vu pour la Silicon Valley ou en Asie, où ils se constituent sous la direction de l'État – là-bas aussi, l'État a une ambition pour l'avenir. Oui, nous avons besoin d'une stratégie d'aménagement coordonné pour les transports, la répartition, l'aménagement et le logement, surtout dans cette zone d'une qualité environnementale exceptionnelle, ce qui peut d'ailleurs favoriser l'implantation de grandes entreprises et l'émergence de véritables zones de développement économique respectueuses de cette qualité. Naturellement, cette zone peut aussi contribuer à la révolution environnementale qui nous attend.

Pour la première fois se dessine pour notre agglomération, avec le projet du Grand Paris et cet acte I que vous proposez aujourd'hui, monsieur le secrétaire d'État, une démarche cohérente et enfin ambitieuse, bien au-delà des 2 % de croissance du SDRIF. Ce n'est, il est vrai, que la première pierre, mais elle est indispensable. Il faut maintenant que le travail des architectes puisse se poursuivre et réunir l'État et les collectivités, à travers la création du futur atelier international du Grand Paris, autour d'ambitions qui pourront ainsi être partagées et que votre projet de transport en commun collectif et moderne rend possibles.

Oui, ce projet est de nature à donner un coup de fouet à la compétitivité économique de notre région, et donc à l'ensemble de la France. Que ce soit tout près ou à Nantes, Lyon ou Lille, sont sait bien, même si leurs élus sont socialistes, que la réussite de la région Île-de-France aurait des retombées très positives sur l'économie de leur circonscription.

Résorber les inégalités territoriales et recréer des ensembles socialement équilibrés, telle est l'opportunité que nous offre cette infrastructure et les projets d'aménagement proposés par les architectes ; permettre à notre région capitale – et donc à notre pays – de reprendre sa place au sein des cinq, six, sept grandes métropoles mondiales dont les voix pourront compter, voilà une noble ambition, malheureusement incomprise juste avant les élections régionales, mais heureusement portée avec détermination par le Gouvernement, quand bien même certains voudraient la réduire à une simple opération électorale.

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