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Intervention de Sylvia Pinel

Réunion du 17 novembre 2009 à 15h00
Questions au gouvernement — Congrès des maires : réforme des collectivités

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvia Pinel :

L'annonce brutale de la suppression de la taxe professionnelle et la présentation en Conseil des ministres de quatre projets de loi sur la réforme des collectivités territoriales inquiètent les citoyens et les élus locaux quant à l'avenir de l'organisation territoriale et de la démocratie de proximité, au moment même où s'ouvre le Congrès des maires de France.

Cette réforme constitue en réalité l'acte I de la recentralisation. En effet, que dire du projet de suppression de la taxe professionnelle, annoncé sans concertation ni véritable compensation ? Que penser de la limitation de la clause de compétence générale ? Je n'évoque même pas la disposition visant à mettre fin aux financements croisés : d'un côté, le Gouvernement veut les interdire et, de l'autre, il y recourt largement pour financer des travaux d'infrastructure – la ligne LGV, par exemple.

Plus grave encore, cette réforme va mettre à mal le tissu associatif. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Les associations sportives, culturelles seront vos premières victimes, alors qu'elles jouent un rôle majeur dans la vie de nos communes. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Comment ne pas voir dans ces projets une tentative de reprise en main des collectivités, mettant fin à leur autonomie financière et réduisant leurs moyens d'action ? Ceci doublé d'une manoeuvre électoraliste assez grossière.

Ces textes sont démagogiques. L'idée est de faire des économies – en période de crise, l'argument est sensible – et l'on prévoit donc de diviser par deux le nombre d'élus locaux. Or je remarque qu'en matière de gestion des finances et d'endettement, le Gouvernement devrait plutôt s'inspirer des bonnes pratiques des collectivités, qui sont les premiers investisseurs publics. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

N'entendez-vous pas, monsieur le ministre, la colère des élus, de droite comme de gauche, vous demandant d'abandonner un projet anachronique, centralisateur et néfaste ?

Monsieur le ministre, que reste-t-il, selon vous, quand l'école, l'hôpital et le bureau de poste ont fermé, quand les services publics se sont désengagés ? Vers qui nos concitoyens se tournent-ils à ce moment-là ? Qui incarne notre République dans nos quartiers ? Je vous donne un premier élément de réponse : vous vous apprêtez à en sacrifier 3 000 ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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