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Intervention de Didier Mathus

Réunion du 9 novembre 2009 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2010 — Médias et avances à l'audiovisuel public

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Mathus, rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères pour l'audiovisuel extérieur de la France :

RFI est une grande radio. Une radio de journalistes, qui sont des experts et apportent un éclairage formidable en matière de politique étrangère.

Ils ne comprennent pas le projet de réorganisation de leur radio. On sent, en filigrane, que des maladresses ont été commises par les dirigeants de l'AEF. On ressent une sorte d'incompréhension de ce qu'est le média radio et de sa spécificité dans certaines zones géographiques, en particulier en Afrique, où l'on a pu relever des erreurs stratégiques curieuses. La direction de RFI, par exemple, veut promouvoir avec la société Orange des modes de communication de la radio par téléphone mobile et développer Internet en Afrique. Quand on connaît le prix des communications mobiles et que l'on sait que l'essentiel de son territoire n'a même pas l'électricité, on comprend que des erreurs stratégiques ont été commises.

Aujourd'hui, la situation est bloquée, car les dirigeants de l'AEF n'ont plus la légitimité, la crédibilité nécessaires pour être les artisans du dénouement de cette crise. Or ce dénouement est aujourd'hui indispensable. Il n'est pas acceptable, après le plus long conflit de l'histoire de l'audiovisuel public, que le Gouvernement s'en tienne à des atermoiements. Il doit se saisir de ce dossier, ou mieux, nommer un médiateur pour parvenir le plus vite possible au dénouement, que tout le monde souhaite. On ne peut pas laisser RFI, qui est une grande radio et accomplit un travail exceptionnel, dans la situation où elle est depuis maintenant plus de six mois. Ce n'est pas acceptable. Le Gouvernement doit intervenir. C'est une radio cent pour cent publique. Nous souhaitons un moratoire sur les 206 suppressions d'emplois. On ne peut dire, comme la direction de l'AEF, que RFI fait du bon travail et supprimer dans le même temps 25 % de ses effectifs. Nous savons qu'il y aura nécessairement des licenciements.

Il est légitime qu'il y ait des redéploiements de langues. C'est l'évolution naturelle d'une radio de cette nature. Mais il ne nous semble pas convenable que cela passe par la suppression de 25 % des effectifs.

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