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Intervention de Francis Vercamer

Réunion du 5 novembre 2009 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2010 — Travail et emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancis Vercamer, rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales, pour le travail :

Le développement de la recherche ne s'est pas assez traduit par la diffusion d'outils innovants aux entreprises.

Outre l'amélioration de la gouvernance du système de prévention des risques professionnels, l'un des défis majeurs du futur PST 2 réside dans le traitement et la prévention des risques psychosociaux. Selon le modèle de Karasek, le risque psychosocial résulte de la combinaison, dénommée jobstrain, d'une forte charge mentale au travail et de faibles marges de manoeuvre. Cette situation peut être aggravée par le manque de soutien de sa hiérarchie ou de ses collègues.

En 2003, selon la DARES, 23 % des salariés français se trouvent dans une situation de jobstrain, mais l'exposition aux risques psychosociaux est inégalement répartie entre les sexes, les catégories socioprofessionnelles ou les métiers. Parmi les secteurs d'activité, l'hôtellerie-restauration, les transports et les activités financières connaissent les proportions les plus élevées de salariés soumis au jobstrain. Les risques psychosociaux mettent en jeu l'intégrité physique et la santé mentale des salariés. Impactant le bon fonctionnement des entreprises, ils représenteraient, selon les experts du Bureau international du travail ou du Gouvernement, un coût économique s'élevant entre 1 % et 4 % du produit intérieur brut, soit entre 19,5 et 78 milliards d'euros pour la France en 2008.

La connaissance des risques psychosociaux demeure cependant encore parcellaire. En effet, le modèle de M. Karasek ne rend pas totalement compte du ressenti des salariés : seuls 23 % des salariés sont considérés en situation de jobstrain, alors que 34 % jugent que leur travail est « très stressant ». D'autres éléments jouent en effet, sur le développement de ces risques : la crainte de la perte d'emploi ou la taille de l'entreprise, les salariés des petites structures étant, selon les personnes auditionnées, moins soumis au stress. La création d'un indicateur national des risques psychosociaux est aujourd'hui à l'étude, suite au rapport de M. Nasse et M. Légeron.

Le dernier axe de mes travaux a porté sur l'avenir des services de santé au travail, après l'échec de la négociation menée par les partenaires sociaux, en septembre dernier. La médecine du travail se trouve dans une situation critique, en particulier en termes d'effectifs.

1 commentaire :

Le 17/01/2010 à 15:56, Le Canard Déchaîné (Lecteur averti) a dit :

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"Outre l'amélioration de la gouvernance du système de prévention des risques professionnels, l'un des défis majeurs du futur PST 2 réside dans le traitement et la prévention des risques psychosociaux. Selon le modèle de Karasek, le risque psychosocial résulte de la combinaison, dénommée jobstrain, d'une forte charge mentale au travail et de faibles marges de manoeuvre. Cette situation peut être aggravée par le manque de soutien de sa hiérarchie ou de ses collègues."

Comme l'a remaqué le Canard du 2 décembre 2009 dans le Journal du Dimanche du 29/11, les risques psychosociaux concernent les députés au plus haut point! l'Assemblée nationale figurerait ainsi à la liste des principaux clients d'un spécialiste de la question, lequel explique: "Il y a un vrai désenchantement. Le culte de la performance sape l'esprit d'équipe."

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