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Intervention de Noël Mamère

Réunion du 3 décembre 2008 à 15h00
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Reprise de la discussion, amendement 168

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Vous savez aussi pertinemment, monsieur Herbillon, qu'il vous suffirait d'introduire, dans le collectif budgétaire que nous examinerons dès mardi prochain, la somme correspondant au manque à gagner en matière de recettes publicitaires.

Au demeurant, les députés de l'opposition ne sont pas les seuls porte-parole de l'inquiétude des Français. Voyez les déclarations qu'a faites hier le président de France Télévisions – dont on ne peut pas dire que ce soit un gauchiste et qu'il ait été nommé à son poste en tant qu'adversaire du pouvoir. À l'occasion de la présentation des nouveaux programmes à la presse, il a dénoncé le lobbying : ce n'est pas nous qui l'affirmons de manière idéologique, par provocation, par outrance, c'est bel et bien M. de Carolis. Il a dénoncé « le lobbying indécent et choquant » de ses « concurrents commerciaux » – ayant la courtoisie de ne citer ni TF1 ni M6 – et a ajouté : « S'ils pouvaient nous écraser, ils le feraient comme on écrase une cigarette… » Il est donc parfaitement conscient des pressions qu'exercent à la fois les chaînes privées et quelques-uns de leurs relais qui siègent de temps en temps, comme des intermittents, sur les bancs de la majorité, et qui ne cessent d'annoncer des plans sociaux. M. de Carolis « a démenti à nouveau toute intention de fusionner les rédactions de France 2 et France 3 pour faire des économies. Il a fait comprendre que l'argent allait manquer pour financer le développement dans le global média et les Web TV. Il a aussi démenti disposer d'effectifs “pléthoriques” en lançant : “Je compare les effectifs à ceux des autres groupes de télévision publics.” Il s'est refusé de faire des 3 millions de membres du Club France Télévisions “un lieu de propagande” : “On n'utilise pas les armes de nos adversaires.” “Je suis déterminé à aller jusqu'à la fin de mon mandat si les conditions me le permettent”, a de nouveau affirmé M. de Carolis. »

Bref, le président de France Télévisions dénonce les pressions exercées par TF1, M6 et les amis du Président de la République qui siègent dans cet hémicycle et annoncent des plans sociaux. C'est lui qui parle, ce n'est pas nous, ce n'est pas de l'obstruction : il considère que, aujourd'hui, avec ce projet sous-financé, France Télévisions n'a pas les moyens de se préparer au numérique et au média global. La réponse vient de la bouche du cheval, et non de ceux que vous accusez de pratiquer l'obstruction et de ne pas songer à l'intérêt général.

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