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Intervention de Jean-Marie Le Guen

Réunion du 29 octobre 2009 à 9h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2010 — Article 11

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Le Guen :

En abordant cet article et en faisant la liaison avec le précédent, nous voyons l'énorme gâchis dans lequel nous sommes aujourd'hui.

Nous avions peut-être progressé dans l'idée de pouvoir faire coopérer l'industrie pharmaceutique et la société, mais ce qui s'est passé, notamment depuis plusieurs mois, nous montre bien que, à la première occasion, malheureusement, l'industrie pharmaceutique est capable de nous faire totalement régresser.

Je m'étonne que le Gouvernement ne soit pas intervenu de façon beaucoup plus forte à la fin du printemps ou au début de l'été lorsque l'opinion publique a été assaillie par des communications des laboratoires pharmaceutiques prenant quelque part l'opinion française et, je le crains, le Gouvernement en otage, essayant, par des surpromesses, par des discours enflammés parfois inquiétants et exagérant la capacité qui était la leur de mettre en place une politique vaccinale.

Les pouvoirs publics, je le regrette, n'ont pas été capables de rappeler un certain nombre d'entre eux à l'ordre, et la défiance est en train de s'installer à nouveau. L'attitude de nos compatriotes, y compris dans le corps médical, vis-à-vis de la vaccination est un fantastique retour en arrière. Il y a eu, à l'évidence, des tentatives de manipulation de l'opinion publique et, après, les industriels s'étonneront d'avoir une mauvaise image. Les pouvoirs publics eux-mêmes constatent les difficultés que pose la vaccination, parce qu'il y a eu, de la part de l'industrie et de leur part, une « surcommunication », une mauvaise communication.

L'industrie ne va-t-elle pas comprendre une fois pour toutes qu'elle ne peut pas vivre au gré de la communication financière et des intérêts commerciaux et qu'elle doit nouer avec les pouvoirs publics, la représentation nationale et l'opinion de vrais liens de confiance ? Nous avons le sentiment que, dès que l'occasion se présente, on essaie à nouveau de nous faire prendre des vessies pour des lanternes et, surtout, y compris dans ce projet de loi de financement de la sécurité sociale, de privilégier l'industrie au mépris des intérêts de la nation et parfois même des malades. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

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