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Intervention de Jérôme Cahuzac

Réunion du 9 décembre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2008 — Exception d'irrecevabilité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Cahuzac :

Au-delà de la contradiction avec les engagements affichés, cela constitue une insulte à l'avenir car nous savons que c'est grâce au développement de la recherche, de l'économie de la connaissance, de l'enseignement supérieur et de la formation que nous renouerons avec une croissance durable et que nous pourrons mettre en valeur les atouts de notre pays. Cette vérité, révélée par le collectif budgétaire, ne me semble pas devoir être à porter à l'actif du Gouvernement.

Mais j'en viens à une ultime vérité, monsieur le ministre. Pour sauver le système bancaire et financier, le Gouvernement a dépensé 360 milliards d'euros : 320 milliards pour garantir les actifs et 40 milliards pour augmenter les fonds propres. Nous avons déjà eu un débat à ce sujet et, bien que la crise financière ait suivi, et non précédé, la crise économique et sociale, nous étions nombreux à penser que l'urgence pouvait justifier l'ampleur de ces sommes inscrites dans la première loi de finances rectificative. Mais nous étions également nombreux à penser que la deuxième loi de finances rectificative traiterait de la crise économique et sociale. Ce n'est malheureusement pas le cas. La comparaison de chiffres a de quoi choquer : 360 milliards d'euros pour les banques, 26 milliards d'euros – dont certains comptés plusieurs fois et ne provenant pas tous de l'État – pour le plan de relance de l'économie. Et sur ce montant, pour les publics en difficulté, il y a seulement 2 milliards d'euros, en ajoutant aux 1,3 milliard d'euros du RSA les 750 millions d'euros destinés à financer le chèque de 200 euros annoncé par Nicolas Sarkozy dans son discours de Douai et qui ne sera versé qu'au mois d'avril, date bien tardive, compte tenu de la panne que subit la consommation.

Nous attendions autre chose de ce collectif budgétaire. Certes, il était probablement nécessaire de prendre des mesures de nature à mettre en oeuvre une politique de l'offre, mais sans nier à ce point la politique de la demande. Rien ne vient la soutenir. Et ce ne sont pas les propositions présidentielles qui pourront corriger cette erreur économique. Un partage plus équitable entre politique de l'offre et politique de la demande eut pourtant été souhaitable. À quoi sert d'inciter les entreprises à produire si les consommateurs n'ont pas de quoi acheter ce qui sortira des usines ?

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