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Intervention de Jean-Marie Le Guen

Réunion du 28 octobre 2009 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2010 — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Le Guen :

En matière de déficits, l'année 2008 est intéressante. Je ne veux pas dire qu'elle serait différente des autres, puisque, depuis 2002, votre majorité a, chaque année, présenté un déficit de la sécurité sociale supérieur à 10 milliards d'euros. On pourrait considérer que vous avez été surpris en 2002 et en 2003 ; mais, en 2004, vous avez réformé l'assurance maladie, et vous nous promettiez alors qu'en 2007 le déficit disparaîtrait et que tous les problèmes seraient réglés.

Rappelons-nous tout ce que nous avons entendu sur la « dernière chance » à saisir pour sauver la sécurité sociale, sur cette majorité tout entière mobilisée pour « éviter le naufrage » de l'assurance maladie ! Le résultat, c'est qu'en 2007 – mais on pouvait s'y attendre dès 2006 – comme en 2008, rien n'était réglé, bien au contraire. Les 10 milliards de déficit étaient toujours là.

Autrement dit, si vous avez pu pécher par incapacité de 2002 à 2007, votre acceptation, réitérée en 2008, d'un déficit de 10 milliards, ne signe ni votre maladresse ni votre incompétence, mais bien votre volonté délibérée de laisser les finances de la sécurité sociale la tête sous l'eau. Votre projet politique, c'est de pouvoir dire à l'opinion publique que notre système de protection sociale n'est décidément pas viable – et pour cause : vous n'avez pas pris les mesures nécessaires pour le rendre viable.

Mais il y a parfois des retournements de l'histoire : vous n'aviez pas prévu – je ne vous le reproche pas – la crise que nous venons de connaître, qui est une crise économique globale et, partant, une crise de notre système de protection sociale. Comme vous aviez joué avec le feu pendant des années, laissant la protection sociale dépérir et la dette sociale augmenter, la situation s'enflamme aujourd'hui : nous sommes devant un déficit de 30 milliards d'euros ; demain, la dette cumulée sera supérieure à 180 milliards d'euros, comme le disait M. le rapporteur Bur ; vous ne la contrôlez plus.

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