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Intervention de Jean-Yves Le Déaut

Réunion du 9 décembre 2008 à 15h00
Questions au gouvernement — Réforme de la recherche

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Le Déaut :

Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Deux phrases résument la situation française : « J'ai honte de la misère des universités » et « Gardons un CNRS fort pour réussir la réforme de la recherche ». Deux phrases prononcées par Albert Fert, prix Nobel Français de physique en 2007.

Malheureusement, vous ne l'avez pas suffisamment écouté, puisque le démantèlement du CNRS en neuf instituts et trois pôles, la réduction de près de 1 000 emplois dans les universités ou la recherche et la baisse des crédits effectifs dans les laboratoires ont conduit une nouvelle fois les chercheurs à descendre dans la rue. Les directeurs de laboratoires viennent d'entamer une grève des expertises scientifiques. Le récent conseil d'administration du CNRS, fait unique dans son histoire, a même dû se tenir sous protection policière !

Sans doute allez-vous répondre, madame la ministre, que tout va très bien, et que votre budget est le mieux doté. Mais celui que vous nous avez présenté tient du mirage : alors que vous annonciez des hausses mirobolantes, les laboratoires touchent moins de crédits. L'inflation, les mesures de rattrapage, le projet de loi de finances rectificative ou le crédit impôt recherche qui, au final, aide les entreprises à se développer – ce qui est une bonne chose –, mais n'apporte pas de crédits frais aux laboratoires, font que leurs crédits stagnent ou régressent. Ces mesures sont prises au pas de charge, sans concertation avec le Parlement, au mépris des personnels –notre collègue Philippe Folliot rappelait tout à l'heure que les IUT sont également dans la rue.

Des prix Nobel, des médaillés d'or du CNRS, des directeurs de laboratoires, l'association « Sauvons la recherche » et les syndicalistes vous demandent de rétablir les postes supprimés et d'instaurer un moratoire sur les mesures en cours. Car, dans un monde qui devient de plus en plus complexe, il ne faut pas toucher à la pluridisciplinarité, mais au contraire l'encourager. Le découpage par appartements du CNRS est une mauvaise chose pour la France et un mauvais coup pour la science.

Madame la ministre, dans la période de crise que connaît notre pays, la recherche, l'enseignement supérieur et l'innovation doivent jouer un rôle moteur, car les mines du XXIe seront des mines de matière grise. Comment allez-vous restaurer la confiance et dissiper les inquiétudes du monde de l'enseignement supérieur et de la recherche ? Êtes-vous prête à doter les laboratoires d'emplois nouveaux, de crédits supplémentaires, et à améliorer fortement la carrière des chercheurs ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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