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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 23 octobre 2009 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2010 — Après l'article 4, amendements 48 736

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

C'est évidemment un débat très important, qui mérite que l'on s'y arrête quelque peu.

Le certificat de moralité que vous délivrez aux banques, madame la ministre, mérite tout de même inventaire. À quand la prison pour M. Milhaud et M. Bouton ? Rappelez-vous : leurs frasques ne datent pas d'hier. L'affaire du Sentier, impliquant la Société générale, a-t-elle existé, oui ou non ? Nous aimerions d'ailleurs bien que cela débouche un jour. Vous donnez un certificat de sainteté à des gens qui ne le méritent vraiment pas.

L'évocation de la crémière me réjouit. Moi qui suis normand, je vois déjà la crémière au teint rose et frais derrière l'étal… Vous garantissez, quant à vous, madame la ministre, un taux de matière grasse élevé dans la crème ! Que le secteur financier autofinance sa supervision, en voilà une découverte ! Qui, parmi nous, attendrait que d'autres paient, à notre place, les assurances de notre maison ou de notre voiture ? Il est tout à fait normal que vous teniez ces propos, ce n'est toutefois pas un progrès, mais simplement une exigence légitime à l'égard des banquiers !

Il y a des choses que vous ne dites pas : les banquiers se repaissent de la substance de nos compatriotes ! Je l'ai dit, alors que je présentais la motion de renvoi en commission. Les banquiers gagnent environ, au travers des services rendus, 154 euros par client, contre 46 euros en moyenne aux Pays-Bas. Nous n'avons pas entendu dire que les banques des Pays-Bas étaient au bord de la faillite ! Des gains indus sont ici réalisés. Multipliez la différence entre ce que paient les Français et les Néerlandais par le nombre de comptes bancaires et vous verrez les sommes colossales que cela représente ! Vous pourriez d'ailleurs décider d'un prélèvement à la hauteur de la différence…

La valeur boursière s'est extraordinairement redressée. J'ai cité l'exemple de la Société générale. Au mois de mars, la valeur de l'action de cette banque dépassait à peine vingt euros : elle s'élevait, en septembre, à plus de 50 euros ! Oui, la situation des banques se rétablit bien. Comme le président de la commission vient de le souligner, elles ont renoué avec la profitabilité grâce au plan de soutien. Ce plan a été utile aux banques ; mais en quoi l'a-t-il été à la nation ?

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