Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jacqueline Maquet

Réunion du 16 octobre 2009 à 9h30
Délimitation des circonscriptions des députés — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacqueline Maquet :

Le Pas-de-Calais compte actuellement plus de 1,4 million d'habitants répartis, depuis le redécoupage de 1986, dans quatorze circonscriptions : deux sont à droite, douze à gauche, bastions socialistes qu'il vous faut bien évidemment ébranler !

Le nouveau découpage aboutit à la suppression de la troisième et de la onzième circonscriptions, respectivement celle de Jean-Claude Leroy et celle d'Odette Duriez, tous deux socialistes. Dans l'ensemble, les douze circonscriptions restantes ont une base électorale renforcée – là, monsieur Marleix, ce qui sert, c'est d'avoir des connaissances et de l'expérience, mieux vaut ne pas en être simplement à son premier mandat, et je suis modérée dans mes propos.

La première circonscription fait exception. Elle qui reposait sur un équilibre territorial à la fois urbain et rural, perd toute cohérence territoriale : le redécoupage la prive, au profit de la deuxième circonscription, de son attache arrageoise – vingt-sept de ses trente-trois bureaux de vote se situaient à Arras, ce qui m'avait conduite à installer ma permanence parlementaire dans les quartiers populaires de la ville. J'en profite pour constater que la cohérence urbaine n'a pas toujours été respectée dans d'autres départements.

La circonscription est totalement remaniée : elle devient entièrement rurale et s'étend sur un tiers du département du Pas-de-Calais, atteignant la taille d'un petit département français. De huit cantons, 161 communes et 113 000 habitants, selon le découpage Pasqua qui la destinait déjà à la droite, elle passe à onze cantons : trois de plus, 295 communes : 134 supplémentaires, ce qui en fait l'une des plus grandes circonscriptions de France, et 132 655 habitants. Elle n'a plus aucune unité territoriale. Avec des cantons exclusivement ruraux, elle ne compte plus de ville centre et les chefs-lieux vont de 839 à 5 368 habitants. Situés en totalité dans l'arrondissement d'Arras, ses cantons sont sous l'influence de multiples aires urbaines – Douai, Péronne et Amiens, Saint Pol-sur-Ternoise – mais pas de la principale, Arras.

La situation est totalement ingérable, que l'élu soit de droite ou de gauche : avec près de 300 communes, il sera impossible au député de rencontrer l'ensemble des habitants de la circonscription. Le travail de terrain ne pourra qu'être bâclé. Le rôle du député en tant qu'élu de proximité, que vous vous plaisiez à évoquer, monsieur le secrétaire d'État, n'a ainsi plus aucun sens.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion