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Intervention de Michèle Alliot-Marie

Réunion du 16 septembre 2009 à 21h30
Loi pénitentiaire — Article 11 ter, amendement 168

Michèle Alliot-Marie, ministre d'état, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés :

…ou de formation. En effet, n'oublions pas qu'un certain nombre de détenus sont quasiment analphabètes, et qu'une grande majorité d'entre eux se trouve en situation d'échec scolaire et social.

Si vous voulez – comme vous l'affirmez – que la prison puisse jouer un rôle de réinsertion, et permettre à des gens qui en sortent de rentrer dans la société, alors il faut qu'ils aient retrouvé le sens de la dignité de leur propre personne physique ; il faut qu'ils soient préparés à la société dans laquelle ils reviennent : ils doivent savoir lire, écrire, voire pour les étrangers avoir appris la langue de notre pays ; il faut qu'ils aient appris ou exercé un métier, qu'ils se soient constitué un pécule. Il faut en outre, je le rappelle, qu'ils aient travaillé pour participer à l'indemnisation de la victime : c'est aussi une façon de faire sa paix avec la société.

Un ensemble d'activités doivent donc être exercées par les détenus ; c'est pour moi une conviction très profonde. Bien entendu, en contrepartie, l'administration doit proposer des activités diverses : activités physiques, activités culturelles – j'en ai parlé cet après-midi même avec Frédéric Mitterrand pour voir comment développer ces activités – et activités de formation. Ces dernières surtout sont indispensables pour une grande partie de la population carcérale, et elles débouchent sur une initiation à un métier.

Je visitais la prison des femmes de Rennes il y a quelques jours, et je peux vous dire qu'en discutant avec celles qui apprenaient là de nouveaux métiers, on retrouve des gens qui ont le sens de leur dignité, mais qui retrouvent aussi l'idée d'un avenir, d'un espoir – en même temps d'ailleurs qu'une vie sociale. Je ne reviens pas sur ce qu'a dit le rapporteur : rester vingt-deux ou vingt-trois heures sur vingt-quatre dans une cellule, je ne pense pas que cela soit de la réinsertion sociale. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

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