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Intervention de Mouloud Aounit

Réunion du 16 septembre 2008 à 15h00
Mission d’information sur les questions mémorielles

Mouloud Aounit :

Il serait très dangereux d'ouvrir la boîte de Pandore. Si la loi doit protéger et réparer, elle ne doit pas provoquer – à l'instar de celle du 23 février 2005. C'est en revanche grâce à la loi Gayssot que nous avons pu faire condamner, au nom du peuple français, MM. Le Pen, Gollnisch ou Garaudy. C'est elle qui garantit le respect de la dignité et pose une limite intangible entre opinion et délit ! A-t-elle jamais entravé les recherches d'un seul historien ? Non !

La loi, en outre, vise à apporter une reconnaissance officielle qui, en l'occurrence, fait défaut à l'endroit des crimes d'État commis pendant la colonisation : le 17 octobre 1961, Sétif, Charonne… autant de dates historiques qui n'ont pas d'existence légale ! Or, le « vivre ensemble » est impensable sans l'égalité de traitement des différentes mémoires.

Les associations, quant à elles, sont des vigies républicaines et permettent parfois de faire pièce à un certain autisme politique. Si les premiers rassemblements que nous avons organisés au Pont Saint-Michel, il y a quinze ans, pour commémorer le 17 octobre 1961 – ratonnade d'État organisée sous l'autorité de M. Papon – comptaient à peine une quinzaine de personnes, nous sommes maintenant des centaines ! Ces manifestations sont également l'occasion de rapprochements puisque j'ai eu l'occasion de donner la parole à l'association « Harkis et droits de l'homme » afin qu'ensemble nous condamnions tout esprit de revanche et d'amalgame.

Enfin, une autre population souffre d'un manque de reconnaissance : les Tsiganes, pourtant eux aussi victimes des monstruosités nazies. Le 10 octobre, j'irai inaugurer une stèle à Saint-Lô pour rappeler leur immonde extermination. Voilà, aussi, le rôle des associations.

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