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Intervention de Marietta Karamanli

Réunion du 16 septembre 2008 à 15h00
Mission d’information sur les questions mémorielles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Je comprends les interrogations de Mme Fort.

Nous avons parlé du génocide des Ukrainiens, mais quid de celui des Kazakhs, des Ingouches ou des Tchétchènes au XIXe siècle ? Un problème de définition se pose, en effet, mais il relève de l'appréciation politique.

Je rappelle en outre que M. Pétré-Grenouilleau a été assigné en justice non pour son ouvrage mais pour les propos qu'il a tenus dans le Journal du dimanche : la loi Taubira serait presque responsable de l'antisémitisme et l'esclavage ne relèverait pas du génocide. Aux juges d'évaluer si cela est en infraction avec la loi mais les historiens qui ont pris fait et cause pour lui ont eu tort de mélanger des concepts différents.

Par ailleurs, trois lois mémorielles ont été votées – loi Gayssot, génocide arménien, loi Taubira – parce qu'il existe des crimes plus horribles que d'autres et c'est aux politiques qu'il appartient de les caractériser comme tels. Elles répondent en outre à des demandes sociales qui contribuent à maintenir la paix civile contre certaines provocations. J'ai eu l'occasion de le dire : il n'y a pas de communautarismes mais des communautés d'histoires s'inscrivant dans l'histoire nationale. De surcroît, ces lois délivrent un message : « Plus jamais cela ! ». La loi Gayssot, en particulier, est nécessaire car elle permet aux Juifs d'éviter d'être victimes de provocations. Son extension à destination des Arméniens ou des descendants d'esclaves me semblerait en l'occurrence aller dans le bon sens.

De plus, si les peuples peuvent avoir une perception différente de ce qu'est un crime contre l'humanité ou un génocide, ce relativisme ne doit pas nous empêcher d'énoncer ce qui pour nous, Français et Européens, constitue un absolu.

Je note, enfin, que ces lois mémorielles s'inscrivent dans une logique internationale – que l'on songe aux travaux de l'ONU ou au tribunal pénal international – et que ce n'est pas le moment, en France, d'aller à l'encontre de ce mouvement.

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