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Intervention de Axel Poniatowski

Réunion du 9 juin 2009 à 15h00
Déclaration du gouvernement préalable au conseil européen et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAxel Poniatowski, président de la commission des affaires étrangères :

Ils considèrent cependant aujourd'hui que leur destinée n'est plus très bien maîtrisée. Ils ont des doutes, à bon escient.

De ce point de vue, le nouvel élan donné à la politique européenne de voisinage dans sa double dimension, vers le Sud et vers l'Est, va dans le bon sens. L'Union pour la Méditerranée comme le Partenariat oriental sont des initiatives destinées à jeter des ponts, à créer des liens étroits entre l'Union européenne et ses voisins, tout en se situant clairement en dehors d'une perspective d'adhésion.

L'Union européenne, une fois installée dans ses frontières, pourra mener cette politique étrangère ambitieuse qui fera d'elle un acteur de poids sur la scène internationale. Ce sera le rôle du vice-président de la Commission européenne prévu par le traité de Lisbonne.

Le deuxième message que je retire du scrutin de dimanche, c'est le soutien à la politique européenne menée par le Président de la République, le soutien à une Europe politique en actes, telle que l'a incarnée la présidence française, une Union forte dans les crises, réactive, présente sur la scène internationale, bref, une Union à la hauteur de ses légitimes ambitions.

Le conseil européen des 18 et 19 juin aura-t-il les moyens de se hisser à un tel niveau ? Il faut espérer que la présidence tchèque, qui a dû se réorganiser à mi-parcours, parvienne enfin à obtenir un accord sur les points importants figurant à l'ordre du jour. Je pense en particulier à l'accord politique qu'il faut trouver sur la désignation du prochain président de la Commission européenne. Je pense également aux décisions qui doivent être prises en matière de régulation et de supervision des marchés financiers, à la suite du rapport Larosière, comme vous l'avez dit, monsieur le Premier ministre. Je pense enfin aux négociations sur la lutte contre le changement climatique, dans la perspective de la conférence de Copenhague, en décembre prochain, sous l'égide de l'ONU. Sans direction politique, le risque est fort de ne trouver, à vingt-sept, qu'un bien petit dénominateur commun.

Le troisième et dernier message que nous pouvons retenir des élections européennes est lié au point que je viens de mentionner puisqu'il s'agit du souhait fortement exprimé par nos concitoyens que notre planète et notre environnement soient mieux protégés.

Là encore, l'Europe doit poursuivre sur la lancée de la présidence française, qui a permis l'adoption du paquet Climat-Énergie, au conseil européen comme au Parlement européen, grâce à un compromis éminemment politique. Qui peut croire que les États-Unis, pour ne parler que d'eux, sauront se laisser convaincre d'aller plus loin dans les moyens à déployer pour lutter contre le réchauffement de la planète si la voix de l'Europe n'est pas suffisamment puissante et unie ? Qui peut croire que l'Union obtiendra des résultats à l'échelle du monde si de grands pays tels que la Chine, l'Inde et le Brésil ne nous prennent pas au sérieux dans notre volonté d'agir ?

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