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Intervention de Jaap de Hoop Scheffer

Réunion du 12 février 2009 à 10h30
Commission des affaires étrangères

Jaap de Hoop Scheffer, secrétaire général de l'OTAN :

Je n'attends pas du prochain sommet de Strasbourg-Kehl – qui aura lieu dans cinquante-cinq jours seulement – des décisions sur le contenu du concept stratégique ; en revanche, j'espère qu'à cette occasion, les chefs d'État et de gouvernement donneront l'instruction d'en élaborer un nouveau. La Déclaration sur la sécurité de l'Alliance, que je citais à l'instant, pourrait en constituer la base. Le soixantième anniversaire est une date importante, il importe de commémorer le passé, mais c'est tout de même l'avenir qui compte !

S'agissant de l'élaboration du futur concept stratégique, pour l'instant, deux pistes sont envisageables. La première, défendue par le ministre allemand des affaires étrangères, Franck-Walter Steinmeier, consisterait à faire rédiger par un groupe de « sages » un rapport comparable au rapport Harmel de 1967. C'est celle qui a ma préférence. La seconde serait de négocier entre Alliés un nouveau concept stratégique. Dans tous les cas, le nouveau concept stratégique devrait être adopté au sommet de 2010.

Monsieur le président Poniatowski, je suis à la fois atlantiste et européen : à mon avis, il faut considérablement renforcer le partenariat entre l'OTAN et l'Union européenne. La nécessité d'une Europe de la défense a été acceptée par les États-Unis : désormais, le débat est clos. Les problèmes qui subsistent entre l'OTAN et l'Union européenne sont avant tout de nature politique ; ils concernent notamment l'avenir de Chypre. Si l'on veut leur apporter des solutions, des interventions au plus haut niveau politique sont nécessaires : ni Javier Solana, ni moi-même ne pouvons le faire.

Monsieur le vice-président Voisin, il faut faire les choses dans l'ordre. D'abord, le Président de la République française doit, en toute souveraineté, prendre une décision sur le fond : à savoir quelle place la France doit occuper au sein de l'OTAN – permettez-moi, à ce propos, de souligner qu'il est erroné de parler de « réintégration », la France étant déjà un membre important de l'OTAN. Si la France décidait de rejoindre totalement les structures militaires, je peux vous garantir qu'elle se verrait confier, au sein du commandement intégré, des postes correspondant à sa position éminente au sein de l'Alliance. Mais, à l'heure actuelle, il m'est impossible de vous préciser lesquels : il faut, préalablement, prendre la décision politique.

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