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Intervention de Jean-Louis Idiart

Réunion du 21 octobre 2008 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2009 à 2012 — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Idiart :

L'avons-nous assez entendue, ces deux dernières années, votre admiration béate du libéralisme ! L'on ne vous entendait pas, alors, dénoncer ces pratiques qui vous offusquent aujourd'hui et pour lesquelles vous n'avez pas de mot assez fort, dont nous subissons les méfaits !

Les conséquences vont en être terribles pour les populations, notamment les plus modestes et, pis encore, dans les pays du tiers-monde. Il ne suffit pas de s'incliner une fois devant l'Abbé Pierre sur les pauvres en France ou devant Soeur Emmanuelle, son discours, ses actions et de laisser courir ce qu'engendre ce qu'ils dénonçaient. Le discours de Dakar était édifiant sur le mépris porté à l'Afrique et à son désarroi.

Vous n'avez cessé, depuis un an et demi, avec l'utilisation du thème de la rupture, de la pseudo-réforme, de faire la louange de l'argent. Le ton était donné dès le premier soir de l'élection présidentielle : votre candidat élu ne s'est pas trompé en allant au Fouquet's, là où l'on glorifie l'argent, avant d'aller vers les citoyens. Le lendemain, il était sur un yacht : c'était le bling-bling et les possédants d'abord, jamais assez de tout ce qui réussit, l'essentiel étant de réussir.

Aujourd'hui, les événements n'autorisent plus tout cela, il faut élever des barrages pour enrayer cette nouvelle peste financière. Nous sommes revenus au discours sur la vertu car il faut faire passer la pilule. Et qui va garantir, qui va devoir contribuer ? Nous tous, et plus fortement ceux qui souffrent déjà lourdement des difficultés.

D'accord, il faut éviter l'effondrement. Mais cela ne dispense pas de bien regarder les vraies causes et de prendre les vraies mesures, pour une vraie rupture avec ces méthodes.

Mais pour l'instant vos mesures, si elles réconfortent les banques, pour peu qu'elles ne soient pas insatiables, ne donnent pas beaucoup de signes en direction d'une vraie régulation, de l'économie réelle, de la consommation des Français, des artisans, des petites et moyennes entreprises. Les banques, elles, leur font déjà payer cher. Ces consommateurs, ces acteurs économiques s'ils sont fragiles ou en difficulté, sont encore plus sous pression. Votre nouvelle « sécurité sociale » pour les banques marche mieux que la sécurité sociale pour les citoyens.

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