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Intervention de Jean-Louis Borloo

Réunion du 21 octobre 2008 à 15h00
Grenelle de l'environnement

Jean-Louis Borloo, ministre d'état, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Parmi ces avancées figurent aussi l'accélération de la rénovation thermique avec 400 000 rénovations complètes par an à compter de 2013 ; des échéances réduites pour les bâtiments publics ; 180 000 logements sociaux rénovés en zone ANRU ; l'obligation de prévoir un dispositif de captage et de stockage du carbone pour toute nouvelle centrale à charbon ; le retrait total de la vente des lampes à incandescence à compter de 2010, c'est-à-dire bien avant les échéances prévues par l'Union européenne ; et enfin, l'affirmation de la nécessité absolue de préserver la biodiversité par l'instauration ferme de la trame verte et de la trame bleue.

Ce texte constitue donc non seulement une traduction fidèle des engagements du Grenelle de l'environnement, mais également une amplification de ses objectifs, de ses principes fondateurs et de son esprit. Oui, nous avons vécu un temps d'accélération et d'amplification. Le Parlement est allé encore plus loin que les cinq collèges sur un certain nombre de points symboliques. Je pense à l'application d'une norme rigoureuse pour le chauffage des habitations neuves à partir de 2012 ou à l'introduction d'un principe de modulation incitatif en matière de déchets.

Ce texte est un grand texte parce que c'est le texte d'une communauté française rassemblée dans sa diversité et dans ses différences, parce que né d'un dialogue démocratique crédible et responsable, né de compétences et de légitimités croisées. C'est un grand texte parce qu'au moment où l'Europe et certaines parties du monde hésitent encore sur la voie à suivre, à un moment où on sent bien que le vent de l'histoire peut encore souffler dans un sens ou dans l'autre, la France affirme clairement et sereinement sa volonté d'engager une mutation environnementale indispensable, montrant ainsi la voie de la responsabilité à un capitalisme parfois en proie au doute.

C'est un grand texte parce qu'il comporte de véritables changements conceptuels et intellectuels, dont certains ont été introduits par votre Assemblée, comme le renversement de la charge de la preuve pour les décisions publiques susceptibles d'avoir une incidence significative sur l'environnement, ou la reconnaissance d'un principe de compensation de la biodiversité qui est, au fond, la reconnaissance, par la nation, du « prix du vivant ». C'est un texte « copernicien », pour reprendre le mot de Nathalie Kosciusko-Morizet, en ce qu'il rétablit l'ordre naturel des priorités : priorité au long terme sur les stratégies de court terme ; priorité à la proximité et à l'économie locale ; priorité à la qualité – qualité de l'air, qualité de l'alimentation, qualité de l'eau, qualité de vie – ; priorité à l'industrie dans les secteurs clefs de la croissance verte ; priorité à la sobriété en carbone à un moment où l'on sent bien que nous sommes à la veille de l'irréparable ; priorité à l'énergie propre, renouvelable et localisée ; priorité aux économies d'énergie, aux transports propres.

C'est un grand texte parce qu'il trace le seul chemin de croissance possible dans un contexte de raréfaction des ressources,…

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