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Intervention de Yves Aubin de la Messuzière

Réunion du 11 mars 2009 à 10h30
Commission des affaires étrangères

Yves Aubin de la Messuzière :

Je rappelle que Yasser Arafat avait l'intention de proclamer unilatéralement l'existence d'un État palestinien dans les années 2000, mais qu'il en a été découragé. Le Fatah était lui-même divisé sur cette question, certains considérant qu'une telle proclamation ne pouvait que consacrer la situation existante, tout en conduisant à une rupture des négociations avec Israël. D'autre part, j'observe que cette question n'est plus à l'ordre du jour pour le moment.

La séparation entre la Cisjordanie et le Hamas, qui pourrait être l' « agenda caché » des Israéliens, fait effectivement courir un risque au futur État palestinien. Si le Hamas suit aujourd'hui une logique beaucoup plus nationaliste et politique que religieuse, la donne pourrait changer. Certaines personnalités indépendantes que j'ai eu l'occasion de rencontrer à Gaza s'inquiètent de l'emprise croissante du Hamas.

S'agissant du statut de Jérusalem, il y a eu des avancées lors du sommet de Camp David en 2000, puis avec le Pacte de Genève, mais la conférence d'Annapolis a marqué une véritable régression, puisqu'il n'y a pas eu de véritable discussion sur la question de Jérusalem. Les « paramètres Clinton » ont pourtant ouvert des perspectives. La même observation vaut pour la question des réfugiés, elle aussi laissée de côté.

J'en viens à l'Union pour la Méditerranée : à cause du récent conflit à Gaza, le processus a été mis en veilleuse. Les groupes de travail ne se réunissent plus, les pays arabes ne voulant pas rencontrer les Israéliens. Il faut également préciser que l'UPM, telle qu'elle a été conçue par le Président de la République, n'a pas pour objet d'aborder la question israélo-palestinienne. Compte tenu du nombre des participants, ce serait en effet une tâche singulièrement complexe.

D'autre part, il est exact la Turquie joue un rôle émergent, qui est souhaité par les Palestiniens et qui semble plus facilement acceptable par l'Egypte que celui d'autres pays arabes, notamment le Qatar ou la Syrie, sur des sujets tels que la négociation et l'application de la trêve, les échanges de prisonniers, ou l'ouverture de points de passage.

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