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Intervention de Françoise Vergès

Réunion du 30 septembre 2008 à 15h00
Mission d’information sur les questions mémorielles

Françoise Vergès :

Pendant très longtemps, le silence a régné en France autour de la question de l'esclavage. Cela explique qu'on ne soit pas encore très clairs sur la question. On peut même se demander si, aujourd'hui, les gens se sentent concernés par elle.

Dans une classe de CM2, des enfants m'ont demandé pourquoi se référer seulement aux Noirs. Je leur ai expliqué qu'il ne fallait pas que certains d'entre eux se sentent stigmatisés par cette histoire. Frantz Fanon ne disait-il pas déjà qu'il ne voulait pas en être responsable ?

Dès le dix-huitième siècle, les esclaves s'affirmaient comme des hommes – ni des Noirs ni des esclaves. Aimé Césaire également – comme Fanon, et bien avant Gaston Kelman que vous citiez – disait : « Je ne suis pas responsable de tout cela ; je suis un homme parmi les hommes. »

Aucune communauté ne doit porter cette histoire. Cette dernière doit être portée par tout le monde et, de ce point de vue, le 10 mai est une date positive. Elle met l'accent sur la contribution de ces citoyens à l'histoire de la France, et elle souligne qu'il ne s'agit pas d'une histoire périphérique. Le chef de l'État l'a noté le 10 mai dernier : « La période coloniale et l'abolition de l'esclavage sont souvent vécues comme des histoires extérieures, j'allais dire périphériques. Elles font pourtant intrinsèquement partie de l'histoire de la France. »

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