Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Daniel Garrigue

Réunion du 12 février 2009 à 10h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Garrigue :

Votre présence à l'Assemblée nationale est un signe des temps, monsieur le secrétaire général.

Vous avez parlé d'« Europe libre ». Les tenants d'une défense européenne considèrent que nous nous trouvons dans un monde multipolaire et que l'Europe, compte tenu de son histoire et de l'ouverture particulière qu'elle a sur le monde, a un rôle propre à jouer. À bien des égards, la position militaire et diplomatique de la France est l'amorce de ce que peuvent être une défense et une politique étrangère européennes. Or ce que vous évoquez devant nous et ce que M. Sarkozy et Mme Merkel évoquent dans leur tribune commune, c'est en réalité un partage de concepts stratégiques, un partage des scénarios. Comment continuer à parler d'« Europe libre » et de défense européenne alors que ces concepts et scénarios seront, dans le meilleur des cas, euro-atlantiques. Le changement de perspective est considérable.

En matière de défense antimissile, nous sommes aussi en plein paradoxe. On prône l'union entre l'OTAN et l'Union européenne et, dans le même temps, les États-Unis ne s'embarrassent pas de prendre des initiatives par-dessus l'OTAN et par-dessus l'Union en menant leurs projets en République tchèque et en Pologne. Je ne nie pas que l'on puisse concilier dissuasion et défense antimissile, pour peu que l'approche soit européenne et s'inscrive dans le cadre d'un dialogue avec les Russes, qui sont les premiers concernés. Mais, dans les conditions actuelles, le retour dans le commandement intégré de l'OTAN ressemble à un marché de dupes : rien ne garantit que les États-Unis ne prendront plus d'initiatives de cette sorte.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion