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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 12 février 2009 à 15h00
Réforme de l'hôpital — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Chacun détient à sa manière une part de compétence, et l'on sait que la coopération entre ces trois personnages dans un hôpital garantit une capacité de renouvellement de l'hôpital public en phase avec l'évolution des besoins de santé publique.

Par ce texte, vous technocratisez, et l'on voit bien pourquoi. Nous devrions chanter tous ensemble un hymne de reconnaissance aux médecins hospitaliers, car, comme l'a dit tout à l'heure notre collègue Le Guen, ils ont fait un choix de vie, alors que leurs compétences leur auraient permis d'en faire d'autres et d'avoir de confortables comptes en banque : ils ont choisi de soigner, indépendamment de ce que cela rapporte. C'est là quelque chose d'original dans notre pays.

Ne croyons pas pour autant que, parce que les médecins placent au premier rang de leurs préoccupations la qualité du service de santé publique, ils en ignorent le coût. Mais ils ont raison de considérer que la qualité du service vient d'abord, et le coût ensuite.

En effet, la santé est un droit fondamental. On parle des droits de l'homme à tort et à travers ; voilà une occasion d'employer ces termes dans un domaine où ils sont particulièrement pertinents.

On voit bien votre logique : vous voulez que l'hôpital soit d'abord géré selon des critères économiques – je dirais même selon des critères comptables. Et celui qui sera responsable en dernière instance devant vous, par l'intermédiaire des agences régionales, sera le directeur, dont le déroulement de carrière dépendra de son esprit de soumission aux critères que vous aurez déterminés. La santé publique risque ainsi d'être oubliée au profit de la seule rentabilité : on omettra sa dimension sociale et humaine.

En outre, nous savons tous ici que vous ne traitez pas les établissements publics et privés de la même manière. Il ne s'agit pas personnellement de vous, madame la ministre, mais du Gouvernement ; de ce point de vue, reconnaissons que les gouvernements se suivent et se ressemblent. Nous connaissons tous des abus commis dans des établissements privés. Faut-il en citer des exemples en région parisienne, madame la ministre ? Voici celui qui me vient à l'esprit : la clinique des Jockeys, au nord de Paris.

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