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Intervention de Yves Cochet

Réunion du 18 novembre 2008 à 9h30
Paquet énergie-climat — Déclaration du gouvernement et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Cochet :

Une négociation visant à adapter le taux directeur de la Banque centrale européenne à la crise : voilà une négociation entre humains. Avec l'atmosphère, en revanche, on ne négocie pas. Les seuls représentants qualifiés en ce domaine sont les membres du GIEC, dont les rapports évoluent au fil du temps. La moindre des choses serait d'adapter notre action à leurs recommandations.

J'en viens aux énergies renouvelables, dont on entend porter la part dans la consommation totale à 20 % d'ici 2020. Très bien : je suis moi aussi favorable aux énergies renouvelables. Voici déjà une quinzaine d'années au moins que l'Allemagne, le Danemark ou l'Espagne consentent d'importants efforts en ce domaine. La France, elle, a pris beaucoup de retard pendant le règne des nucléocrates des années Giscard. Aujourd'hui, on nous dit que le nucléaire est appelé à gagner davantage de terrain encore. Cela suppose une forte confiance en l'avenir, tant le retour sur investissement est tardif, au plan énergétique comme au plan financier – de l'ordre de vingt-cinq à trente-cinq ans. Hélas, en dépit du volontarisme que manifeste Areva, la confiance en l'avenir n'est pas au rendez-vous car la récession sera longue et douloureuse, particulièrement pour le Sud. C'est pourquoi je suis convaincu que le nucléaire est mort ; en France, pourtant, nous continuons à nous prendre pour les champions du monde de la catégorie.

Dans le même temps, il semble se dessiner avec le Grenelle et peut-être même dans le cadre européen, une volonté de développer les énergies renouvelables. Je me rendrai moi-même au syndicat des énergies renouvelables cet après-midi – puisque c'est la « semaine des énergies renouvelables » et qu'il ne faut pas rater une occasion de porter la bonne parole. C'est un marché mondial et créateur d'emplois, qu'il convient en effet de développer en dépit du retard accumulé.

Autre chantier : les agrocarburants. Je regrette que M. Dionis du Séjour se soit absenté, lui qui est si enthousiasmé par leur développement dans sa région aquitaine. Lors du SPACE – le salon international des productions animales – qui s'est déroulé à Rennes en 2005, M. de Villepin avait dit des agrocarburants qu'ils étaient le « pétrole vert » de la France, et qu'il faudrait en poursuivre le développement bien au-delà du taux de 5,75 % fixé à l'époque – jusqu'à 10 % au moins.

Je crois le contraire. Après l'effet « rebond », je voudrais évoquer la notion d'énergie nette – hélas absente du « paquet énergie-climat ». Je suis prêt à l'exposer autant qu'il le faudra au Gouvernement et même au Président de la République : je crois aux vertus de la pédagogie, pour avoir enseigné pendant vingt-cinq ans !

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