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Intervention de Jean Dionis du Séjour

Réunion du 18 novembre 2008 à 9h30
Paquet énergie-climat — Déclaration du gouvernement et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Dionis du Séjour :

Non, plus globalement – mais le sujet mériterait de plus longs développements, qui ne sont pas dans mon propos.

Enfin, nous regrettons qu'il manque à ce « paquet énergie-climat » une dimension forte : l'adaptation au changements climatiques. Qu'on le veuille ou non, notre climat change, et j'en veux pour preuve le cas de ma région, l'Aquitaine, où l'évolution de la température a été la plus forte entre 1945 à 2005 : deux degrés en moyenne, contre 0,9 degré dans l'ensemble du pays. Tous les climatologues le constatent : la région est en train de se « méditerraniser », qu'il s'agisse de la température, de la végétation ou de l'hydrologie.

Je veux donc délivrer ce message fort à la tribune de l'Assemblée : oui, nous devons investir dans la maîtrise de l'émission des gaz à effet de serre, mais il est aussi important, pour l'économie et la vie quotidienne des gens, que nous nous adaptions au changement climatique. Je souhaite que les parlementaires, en particulier ceux qui sont actifs sur ces sujets – je me tourne vers Pierre Lequiller, président de la commission chargée des affaires européennes, et vers Bernard Deflesselles –, s'emparent de ce dossier, qui inclut notamment notre politique de l'eau.

Un tel volet aurait mérité de figurer dans le « paquet énergie-climat », et il aurait fallu le relier à une nouvelle politique de l'eau comportant deux axes stratégiques : économiser l'eau ; autoriser franchement la création de nouvelles ressources en eau. J'invite ceux qui ne sont pas convaincus à venir voir le cours de la Garonne, qui fut l'un de nos quatre grands fleuves et qui devient un oued en été. Ils constateront de visu le besoin de créer de nouvelles ressources en eau, ce qu'empêche notre législation, qui fait largement obstacle à la constitution de réserves. Le couplage entre maîtrise et adaptation – notamment par une politique de l'eau – est fondamental pour tout le sud de l'Europe.

Reste à aborder, monsieur le ministre d'État, le problème du financement. Si j'ai bien compris, le commissaire européen à l'environnement a estimé le coût du « paquet énergie-climat » à 60 et à 70 milliards d'euros par an. Comme l'a souligné M. Barroso, le président de la Commission, cela ne représente que 0,5 % du PIB de l'Union européenne d'ici à 2020. Reste néanmoins posée –y compris pour les fervents européens que sont les centristes – la question du financement européen de ces mesures. Les États membres sont en effet priés de se débrouiller pour trouver l'argent, mais il faudrait que l'Union fasse émerger de son propre budget, lors des arbitrages qu'elle a à effectuer, une partie des ressources. Je vous exhorte, monsieur le ministre d'État, à faire vôtre cette revendication.

Je vous fais observer en conclusion, madame la présidente, que je n'ai utilisé que la moitié du temps qui m'était alloué, ce qui ne m'était encore jamais arrivé ! (Sourires. – Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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