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Intervention de Éric Woerth

Réunion du 9 décembre 2008 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2008 — Discussion générale

Éric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique :

Chez les militaires aussi, il y a plein de réserves. (Sourires.) Nous n'allons pas, disais-je, chercher des projets qui n'auraient sinon jamais vu le jour, mais des projets déjà prêts et destinés à être mis en oeuvre, et qui ne chargeront pas la barque de la dépense dans une perspective pluriannuelle.

Il est dommage que M. François de Rugy soit absent, car je lui aurais dit que je suis d'accord avec lui, ce qui l'aurait fait sursauter sur son banc. En effet, j'ai noté les lignes directrices de son intervention : justice sociale et efficacité. Nous aussi, nous avons ces deux soucis. À mon avis, l'un ne va pas sans l'autre : on ne peut pas produire de l'efficacité sans justice sociale. Aucune réforme n'est possible aujourd'hui sans justice sociale dans un pays comme le nôtre. Et, inversement, il n'y a pas de justice sociale sans efficacité car cette justice deviendrait alors, avec le temps, de moins en moins soutenable. Les deux sont nécessaires. Nous pouvons nous rejoindre, M. de Rugy et moi, dans une telle vision.

Certes, les conclusions qu'il en tire nous opposent beaucoup. Mais nous sommes au moins d'accord sur l'essentiel. Je vais revenir sur un seul point : la politique à l'égard des plus fragiles d'entre nous, dont il a longuement parlé. En sus de ce que j'ai indiqué concernant les prestations de la sécurité sociale, le plan de relance comprendra la création d'une prime exceptionnelle de solidarité active de 200 euros, versée aux futurs bénéficiaires du RSA. Nous vous présenterons, mesdames, messieurs les députés, ce dispositif lors du collectif budgétaire de janvier. Ce sera directement du pouvoir d'achat en plus.

Monsieur Dominique Baert, personne ne nie que l'endettement public va augmenter. C'est mécanique, vous le dites vous-même, et je suis d'accord avec vous sur ce point. Nul doute là-dessus : la crise de croissance entraîne des moins-values de recettes, ce qui implique un accroissement de l'endettement, à partir du moment où l'on décide de soutenir la dépense, même raisonnablement, pour éviter son effondrement et l'aggravation de la crise. Mais il n'y a pas beaucoup d'autres remèdes. On peut prendre d'autres mesures pour relancer, mais il faut relancer. Pour nous, les mesures que nous prenons dans le plan de relance sont les plus efficaces, mais l'opposition peut, bien entendu, penser différemment. Elle est faite pour représenter une alternative en termes politiques, mais aussi en termes idéologiques. En tout cas, il y a bien nécessité d'une relance. On ne peut pas appliquer les méthodes de la vie courante pour répondre à la crise d'aujourd'hui.

Je souligne, en outre, que la réponse ne saurait être dans l'augmentation des prélèvements obligatoires. On peut tenter de sécuriser les recettes, mais il ne faut pas augmenter les prélèvements. La remise en cause par certains du fameux dispositif TEPA montre, je l'ai bien compris, que cette loi, votée l'année dernière, ne recueille pas le consensus dans cette assemblée. (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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