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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 9 décembre 2008 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2008 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Vous avez donc certainement noté qu'elle se félicitait du fait que les banques aient davantage prêté aux particuliers et aux entreprises en octobre qu'en septembre. Les banques ont en effet consenti un effort fantastique puisqu'elles ont prêté en octobre 0,9 % de plus aux entreprises et 0,4 % de plus aux particuliers, par rapport au mois précédent.

Notre collègue Michel Bouvard a dit tout à fait pertinemment, monsieur le ministre, que vous devriez faire preuve de fermeté. Il a même formulé cette demande comme s'il croyait que vous aviez l'intention d'y accéder. Il n'est pourtant pas novice dans cette assemblée et devrait savoir que vous essayez d'anesthésier nos concitoyens, sans avoir l'intention de changer quoi que ce soit au fond de votre politique.

D'ailleurs, si vous croyiez sincèrement à l'efficacité de ces mesures, vous seriez démentis. Les Échos ont publié une interview de Philippe Sigogne, directeur de la stratégie à la Banque de financement et de trésorerie. Quand le journaliste lui demande si la baisse des taux aura un effet positif sur les crédits bancaires aujourd'hui paralysés, que répond-il ? « L'effet sera très marginal dans un premier temps. Comme on l'a vu aux États-Unis, cela ne va pas rétablir la confiance d'un coup de baguette magique. Les banques ont des besoins de capitalisation qui ne seront en rien réglés par la baisse des taux. » On lui demande encore : « Comment sortir de l'impasse actuelle ? » Il répond – écoutez bien ! – : « Il aurait fallu décider de nationaliser en bonne partie les banques. » Il aurait fallu nationaliser les banques !

Michel Bouvard nous a tout à l'heure encouragés à voter une garantie pour Dexia en l'absence de toute certitude sur ce que cette banque fera ensuite. Nous ne pouvons évidemment pas signer un tel chèque en blanc ; ce serait non seulement infondé, mais également dangereux pour nos finances publiques.

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