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Intervention de Antoine Herth

Réunion du 26 mars 2009 à 15h00
Bilan de santé de la politique agricole commune — Interventions des porte-parole des groupes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

Si l'équité est essentielle, si la dimension de justice est un élément fondamental pour qu'une réforme puisse se faire, il ne faut pas réduire le débat sur la politique agricole commune à la seule question de la répartition du gâteau. La PAC a toujours été et demeure un levier, au service de l'aménagement de nos territoires – Dieu sait s'ils sont divers – et de l'économie. Il ne faut pas oublier que l'économie agro-alimentaire, au sens large, est l'un de nos tout premiers secteurs, qui pèse deux fois plus lourd que le secteur automobile, qu'elle est l'un de ceux qui, dans la crise que nous traversons, résistent le mieux, et qu'elle emploie 14 % de la population active. Tels sont les enjeux de la discussion et les perspectives d'une réorientation des politiques agricoles.

À l'UMP, nous avons fait le choix de ne pas opposer les régions, mais de chercher les complémentarités ; de ne pas opposer les systèmes de production, mais de chercher en quoi ils peuvent s'épauler mutuellement afin d'être en mesure de relever les défis qui sont devant nous.

Le débat d'aujourd'hui a été important parce qu'il était nécessaire de rappeler les objectifs à atteindre. Nous avons choisi – nous, la majorité, et vous, monsieur le ministre – de proposer aux agriculteurs français de gravir une montagne. Vous qui êtes un familier des sports de haute montagne, monsieur le ministre, vous savez que, lorsqu'on fait de l'alpinisme, il faut veiller à l'équipement – en particulier à la solidité de la corde –, au ravitaillement et à la météo.

Pour ce qui concerne le premier élément, il faudra poursuivre le dialogue avec l'ensemble des composantes de la profession agricole afin que chacun puisse adhérer au projet que nous portons.

S'agissant de la deuxième précaution – le ravitaillement –, je ne peux que vous encourager à poursuivre votre travail, monsieur le ministre, sur les mesures d'accompagnement prévues dans la phase actuelle de la mise en oeuvre de la réforme.

Enfin, en dernier lieu, il ne faut pas oublier de prêter attention à la météo, car on ne gravit pas une montagne par n'importe quel temps. Si je suis d'accord avec vous pour penser qu'à long terme, les perspectives sont favorables, force est de constater que nous traversons aujourd'hui une dépression. Il faudra être particulièrement prudent concernant les fameux 11 % dont il a été question à plusieurs reprises. Dans la future PAC, il faudra également, comme certains nous y engagent, réfléchir à l'élaboration de systèmes de paiement contracycliques, comme cela existe outre-Atlantique. Aucun sujet ne doit être tabou, notamment la question des charges dès lors que nous augmentons les contraintes environnementales. Mesurer leur impact sur les conditions de production des agriculteurs français sera indispensable.

L'UMP se veut force de propositions. À ce titre, je souhaite que nous nous mettions rapidement au travail sur la loi de modernisation agricole annoncée par le Président de la République, en réfléchissant notamment à une meilleure organisation des filières, déterminante pour le secteur de l'agriculture biologique – et je ne doute pas que Jean Gaubert partage mon point de vue.

Par ailleurs, il est important que la représentation nationale participe au débat européen sur ces questions. Je me souviens que nous nous étions déplacés à Bruxelles et à Strasbourg.

À mon tour, je voudrais saluer le travail que vous avez accompli dans la concertation, monsieur le ministre, durant deux ans. Nous n'aurions pas pu aller aussi loin dans cette réflexion sans votre attachement personnel aux questions européennes. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

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