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Intervention de Thierry Benoit

Réunion du 26 mars 2009 à 15h00
Bilan de santé de la politique agricole commune — Interventions des porte-parole des groupes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Monsieur le ministre, la PAC est plus que jamais nécessaire. Les défis alimentaires et climatiques sont là pour nous le rappeler. Nous avons besoin de régulation face à la volatilité croissante des prix, symbolisée par les émeutes de la faim qui ont secoué certains pays il y a un an, et face aux risques notamment environnementaux et climatiques qui touchent le monde agricole aujourd'hui. Cette régulation, la PAC nous l'assure. Monsieur le ministre, vous vous êtes battu lors des négociations européennes pour parvenir à sauver le principe et les outils de régulation que certains seraient bien contents de voir disparaître. Le Nouveau Centre tient à vous en féliciter.

La PAC est résistante. Elle a su résister aux critiques et aux pressions. Mieux, elle a su s'adapter aux nécessités et aux contraintes nouvelles, aux enjeux nouveaux que j'ai rappelés. Elle a si bien su résister qu'elle est aujourd'hui non seulement la première, mais aussi la seule véritable politique commune en Europe.

Mais elle a besoin, aujourd'hui, d'être une nouvelle fois réformée. Ne rien faire aurait été une grave erreur pour notre agriculture. Car il faut rappeler que l'objectif des pères fondateurs, en 1962, était de garantir l'autosuffisance alimentaire de l'Union. Mais cet objectif, s'il a un jour été rempli, est aujourd'hui loin derrière nous. Des productions autrefois excédentaires sont aujourd'hui déficitaires, et c'est totalement inédit. Une certaine incompréhension s'est alors progressivement installée entre l'Europe et les agriculteurs. La légitimité de la PAC en a été écornée. À l'horizon de 2013, il faut donc tout remettre à plat et redéfinir les objectifs de cette politique commune et y adapter ensuite les moyens, en partant des fondamentaux. Les agriculteurs sont des acteurs économiques qui souhaitent vivre correctement de leur travail, tout en remplissant leur mission de nourrir les populations et en respectant le sol et les ressources naturelles qui les font vivre. Partant de cette base, les agriculteurs retrouveront ainsi un nouveau souffle et une confiance renouvelée dans l'Europe, tout comme les citoyens de tous les pays de l'Union comprendront l'intérêt et l'utilité de la PAC.

C'est tout l'objectif qu'il faut fixer à ce bilan de santé : redonner à la PAC son vrai sens politique et ne pas la réduire à de simples questions budgétaires. C'est ce que vous êtes parvenu à faire, monsieur le ministre. Je tiens une nouvelle fois à saluer votre courage, votre détermination portant sur les décisions que vous avez prises de réorienter une partie des aides vers les secteurs les plus en difficulté : élevage ovin, agriculture de montagne, lait en zones difficiles.

Votre choix était difficile, mais il va sans aucun doute insuffler un esprit nouveau, créer un équilibre plus efficace et certainement plus juste entre les filières et entre les régions.

Nous avons tous, ici, pointé du doigt aujourd'hui certains problèmes qui restent en suspens, car faire des choix, c'est forcément renoncer à d'autres alternatives et faire des déçus : la question du lait, celle des zones intermédiaires, celle de l'assurance-récolte, parmi d'autres. Vous avez en partie répondu à nos interrogations dans cet exercice nouveau de contrôle de l'action gouvernementale. Mais certains problèmes demeurent et ils devront trouver une réponse si nous souhaitons que la France reste le grand pays agricole qu'elle a toujours été.

Je voudrais pour conclure, monsieur le ministre, vous rendre hommage. Nous évaluons aujourd'hui le bilan de la PAC, nous pourrions presque dire que nous évaluons aussi le bilan de votre action au ministère de l'agriculture.

Je voudrais, en mon nom et à celui de tous mes collègues du Nouveau Centre, rendre hommage à votre action et vous féliciter pour le service rendu à l'agriculture française.

Vous servirez la France et ses intérêts sous d'autres cieux européens. C'est tout ce que je peux vous souhaiter. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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