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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 13 juillet 2007 à 9h30
Travail emploi et pouvoir d'achat — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

En effet, les pauvres sont plus nombreux et ça rapporte plus de les taxer, c'est bien connu.

La lecture de la presse est très intéressante, madame la ministre. On y apprend ainsi que, « grâce au travail de l'économiste Camille Landais de l'École d'économie de Paris, on sait désormais que les riches français n'ont pas grand-chose à envier à leurs homologues anglo-saxons ». On ne comprend donc pas votre acharnement pour les privilégier davantage. « Plus ils sont riches et plus ils s'enrichissent » − cela, nous n'avions pas besoin de ce brillant économiste pour le savoir. « Et dans des proportions inédites dans l'histoire sociale française. Reprenant à son compte les sources fiscales déjà exploitées par l'économiste Thomas Piketty, mais cette fois sur une période récente » − ce n'est donc pas de l'archéologie, nous sommes dans le champ de la politique, 1998-2005 − « M. Landais s'est concentré sur l'évolution des revenus de la petite population française la plus fortunée, allant même jusqu'au 0,01 % des plus riches », ceux devant lesquels vous faites chaque matin une génuflexion. « Et que constate-t-il ? Un fort “accroissement des inégalités de revenus depuis huit ans”. » « Les très, très riches Français (disons les 1 % les plus riches, soit un bataillon de 350 000 foyers) ont vu leurs revenus augmenter de 19 % entre 1998 et 2005. […] + 32 % pour les 0,1 % les plus riches (35 000 foyers). »

Pour les 0,01 % que représentent les 3 500 foyers les plus riches, leur revenu a augmenté, lui, de 42,6 % tandis que, pendant la même période, le revenu moyen par foyer dans notre pays connaissait une hausse modeste de 5,9 %, soit une croissance moyenne annuelle de 0,82 %, moins que la croissance du PIB ou même du PIB par habitant. À cela s'ajoute l'évolution des salaires des plus riches qui, sur la même période, ont augmenté de 13,6 % à 51 %.

Ces comparaisons sont éloquentes. Pourquoi vous acharnez-vous, madame la ministre, – même si je reconnais que, chez vous, c'est bénévole, à la différence de M. Fourtou –, pourquoi travaillez-vous tant pour beurrer la tartine de gens qui, financièrement parlant, font du cholestérol depuis longtemps ?

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