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Intervention de Christine Lagarde

Réunion du 17 novembre 2008 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Articles non rattachés

Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi :

Monsieur Charles de Courson, je partage largement votre analyse de la crise et je vous remercie pour l'exercice pédagogique auquel vous vous êtes livré, notamment à propos de certains excès que je dénonçais moi-même en présentant le texte qui permettait la reconstitution des fonds propres et le refinancement des banques. Les excès les plus inquiétants concernaient les liquidités, les crédits et les rendements qui étaient attendus des placements de capitaux. Je pense que des changements structurels vont intervenir, qui sans doute valoriseront bien plus le facteur travail que le facteur capital à l'avenir. Je crois aussi, comme vous probablement, que cette purge de deleveraging, ou de diminution de l'effet de levier, prendra un certain temps et nécessitera le renforcement des capitaux propres.

Comme vous le faisiez remarquer, les agents économiques français sont moins exposés probablement que les agents économiques américains ou anglais. Les économies de ces deux pays en particulier, ainsi que celles de l'Espagne et de l'Irlande, sont bien plus exposées que la nôtre. Je me réjouis notamment que les ménages français soient nettement moins endettés que dans ces pays, en tout cas ils ne sont pas surendettés, à l'exception d'une minorité à laquelle nous sommes extrêmement vigilants.

S'agissant de l'origine de la crise, certains se sont gaussés de ma référence à Lehman Brothers mais je considère que cet événement a constitué un moment de rupture, puisqu'il a permis à l'ensemble des acteurs économiques, en particulier dans le secteur financier, de comprendre qu'aucun établissement n'était dorénavant à l'abri d'un risque systémique de ce type.

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