Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Noël Mamère

Réunion du 8 juillet 2008 à 21h30
Modernisation des institutions de la ve république — Article 1er, amendement 318

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Nous sommes, dans ce domaine de l'information et des médias, dans la situation d'une République bananière, avec un Président de la République qui se fait maintenant l'arbitre des élégances et vient nous expliquer quelles sont les émissions qu'il juge bonnes et celles qui ne lui plaisent pas, un Président de la République qui est directeur des programmes et conseiller du président de France Télévisions, qui lui a renvoyé le compliment avant d'être lui-même renvoyé à ses responsabilités.

Nous sommes en train d'écrire la chronique de la mort annoncée du service public de la télévision. Je suis sûr que, dans quelques mois, nous entendrons quelques voix à droite s'élever pour nous dire que le service public va si mal qu'il faut en réduire le périmètre. Et comment va-t-on procéder ? On va vendre France 3. Comme on a vendu des immeubles à la découpe, on va vendre les stations régionales de France 3. À qui ? Aux grands groupes de presse régionaux qui sont déjà prêts à fondre sur leurs proies. On va tuer le service public de la télévision.

C'est pourquoi, comme l'ont fait d'autre pays, y compris des pays qui sont considérés comme beaucoup plus libéraux que nous – je pense en particulier aux États-unis d'Amérique, où il existe des lois anticoncentration dans les médias –, il faut inscrire dans la Constitution le principe de l'indépendance des médias car la pratique à laquelle nous a habitués ce Gouvernement, et que le Président de la République défend, c'est la très grande dépendance des médias. J'ai le sentiment de revenir à mon adolescence, lorsque j'avais vu apparaître à la télévision le ministre de l'information, qui s'appelait M. Peyrefitte, répondre à M. Léon Zitrone, qui lui demandait ce qui allait changer dans le journal de vingt heures. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion