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Intervention de Christiane Taubira

Réunion du 15 juin 2009 à 16h00
Grenelle de l'environnement — Article 49, amendement 222

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristiane Taubira :

Nous en revenons au crédit carbone, sujet de grande querelle – même si celle-ci demeure très cordiale – entre le Gouvernement et les élus de Guyane. La forêt amazonienne de Guyane contribue à un peu plus de 20 % au bilan carbone de la France, et, en termes de massif forestier, à environ la moitié des déclarations de la France aux sommets de Kyôto, Potsdam, et bientôt de Copenhague. Ce sont ces chiffres-là qu'elles avaient apportés dans sa besace à Rio en 1992 et au sommet de la terre à Johannesburg en 2002.

Certes, c'est la nature qui nous a donné cette forêt. Ce ne sont pas les Guyanais qui l'ont plantée. Mais nous la préservons très fortement depuis longtemps. Le parc amazonien de Guyane recouvre ainsi une superficie d'environ 40 % du territoire. Cela nous amène à refuser toute une série d'activités économiques pour privilégier la préservation des écosystèmes. Nous subissons donc tous les effets de ces renoncements, alors que la pyramide des âges, en Guyane, crée pour longtemps des besoins importants en équipements publics, en infrastructures scolaires, culturelles, sportives…

Il serait équitable, et économiquement plus efficace, que la Guyane, subissant sur place les contraintes de cette préservation de la forêt amazonienne et étant confrontée à des besoins importants, puisse, au lieu de quémander constamment des rallonges budgétaires ou des augmentations de dotation pour le RMI, disposer, en contrepartie de ce bilan carbone, d'une dotation indexée sur ce patrimoine préservé.

Je vous ai entendue, madame la secrétaire d'État, répondre l'autre soir à ma collègue qu'il s'agissait d'une question internationale et que la France travaillait pour l'heure à l'élaboration de dispositions nationales. Certes, mais mon amendement concerne les rapports entre la Guyane et l'État français.

On sait d'autre part que la forêt guyanaise capture chaque année quinze millions de tonnes de carbone. Même si le marché européen du carbone ne fonctionne pas encore réellement, il existe quand même des cotations et les dernières estimations situent la tonne à 10 euros. Quinze millions de tonnes annuelles représentent donc 150 millions d'euros, qui nous semblent une base de discussion raisonnable ! (Rires.)

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