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Intervention de Jean Lassalle

Réunion du 15 octobre 2008 à 15h00
Grenelle de l'environnement — Article 10

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Si les dispositions contenues dans l'article 10 devaient être appliquées avec effet, je croirais volontiers dans les bienfaits du Grenelle et dans son utilité. Je croirais de nouveau, plus globalement, à l'efficacité de l'action publique et penserais que nous ne sommes pas seulement capables de discourir et de nous écharper pendant les campagnes électorales, mais aussi de décider d'orientations et de les concrétiser.

Je défends toutes les formes de développement des transports, que ce soit sur route – depuis les diligences, hier, jusqu'aux voitures et aux camions, aujourd'hui – ou sur rail – n'avons-nous pas été le grand pays du chemin de fer ? –, qu'il s'agisse des canaux ou du cabotage, pour lequel nous ne sommes qu'aux balbutiements. Or force est de constater aujourd'hui que, si l'on parle beaucoup de transport, on ne fait plus rien.

Heureusement, cher Pierre Méhaignerie, que l'on a désenclavé la Bretagne dans les années soixante, à l'époque où les artichauts s'abattaient sur le képi du général (Rires.) ; heureusement qu'on a désenclavé le Massif central ; heureusement que de Paris partent des trains, des routes et des autoroutes qui mènent à toutes les grandes métropoles européennes. Mais ailleurs, c'est une autre paire de manches !

Certes, lorsque l'on vit dans l'une des vingt plus grandes villes de France, on est relié à tous les points du globe et l'on ne se rend pas compte de ce que signifie n'être relié à rien, des incidences que cela peut avoir et dont personne ne parle.

Je suis député des Basques et des Béarnais, et certains d'entre vous connaissent les problèmes auxquels j'ai eu à faire face sans m'y dérober. Ma circonscription est aujourd'hui l'une des plus enclavée de France mais aussi d'Europe, et ce n'est pas un hasard si la cause basque est aujourd'hui ce qu'elle est ; je le dis avec beaucoup de respect pour ceux qui combattent dans ce camp là. En effet l'enclavement enferme et incite au repli sur soi. Que serait la Bretagne aujourd'hui, si on ne l'avait pas désenclavée ? Que seraient le Massif central et tant d'autres pays ?

J'ai bataillé un temps avec Noël Mamère, ici présent, à propos du tunnel du Somport. Je n'en ai plus envie aujourd'hui, parce que j'ai découvert que les écologistes étaient, eux aussi, animés par les meilleures intentions du monde.

On n'est jamais à court d'argument sur le chemin de fer en période électorale, mais que voit-on en dehors des grandes lignes ? Rien. Certes, on sait faire des TGV pour les grandes métropoles, mais où sont donc les locomotives et les wagons destinés aux petites voies secondaires ? Où sont passés les tuyaux (Rires.) comme diraient les pompiers en cherchant aussi la grande échelle !

Autrefois l'on savait construire des gares et des routes. Aujourd'hui, dès qu'une route est ébauchée, elle est aussitôt arrêtée. Je l'ai vu dans un micropays du Béarn, la vallée d'Aspe. Tous étaient d'accord en 1980, y compris les écologistes, pour dire qu'il fallait améliorer la route reliant l'Aragon à l'Aquitaine, la France à l'Espagne. Cela passait par le tunnel du Somport, pour lequel je me suis beaucoup battu et qui méritait que l'on rouvre une ligne de chemin de fer construite il y a plus d'un siècle.

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