Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 9 avril 2009 à 9h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2009 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

…vous n'avez donc pas cru un mot des déclarations du Président de la République, et vous saviez que pour calmer l'opinion, ce dernier devait faire des effets de manche à la tribune. Il devait faire croire qu'il était attentif à ce que pensaient nos concitoyens. Ces déclarations sont, bien évidemment, restées « platoniques », comme le rideau de fumée du pseudo-code de déontologie du MEDEF, dont l'inefficacité n'est plus à démontrer.

Telle était la situation jusqu'à ce que montent dans l'opinion publique l'indignation et la colère devant ces avantages que s'octroient des dirigeants d'entreprises qui sont souvent en difficulté et bénéficient, à un titre ou à un autre, d'aides ou de prêts publics. En effet, alors que la dégradation de l'emploi s'accélère, alors que 170 000 de nos concitoyens ont perdu leur emploi entre janvier et février 2009, alors que des centaines de milliers d'hommes et de femmes sont, à leur tour, menacés de basculer dans le chômage, les dirigeants des grandes sociétés cotées en Bourse s'efforcent cyniquement de tirer bénéfice de la situation ou, à tout le moins, de préserver les avantages acquis ces dernières années – période durant laquelle la rémunération moyenne des patrons du CAC 40 est passée de 588 000 euros annuels, en 1999, à 4,7 millions d'euros, aujourd'hui. À cet égard, la proposition de Pierre-Alain Muet, visant à réduire l'écart entre les rémunérations extrêmes à un ratio d'un à vingt-cinq, me semble particulièrement pertinente.

Comme l'on dit dans ma Normandie natale, ces gens la « mangent la tête dans l'auge », alors que dans les assiettes de nos concitoyens les plus modestes, il n'y a plus grand-chose.

L'annonce par la Société générale de l'octroi de 320 000 stock-options à quatre de ses dirigeants ; l'annonce d'un parachute doré de 3,2 millions d'euros pour l'ex-PDG de Valeo ; le versement, révélé le 25 mars dernier, de 51 millions d'euros de bonus aux dirigeants de Cheuvreux, une filiale du Crédit agricole ; l'attribution de 1,1 million d'euros de stock-options à M. Mestrallet et M. Cirelli, dirigeants de GDF-Suez, qui se font de l'argent avec le prix du mètre cube de gaz…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion