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Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 22 septembre 2008 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en afghanistan

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

Depuis la chute du régime taliban, voilà sept ans, la situation de la coalition s'est gravement compliquée et détériorée.

Au plan militaire, les combattants talibans qui avaient été rejetés dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan et du Pakistan ont regagné près d'un tiers du territoire jusqu'à s'approcher des portes de Kaboul. Les troupes de la coalition sont harcelées dans une guérilla de plus en plus meurtrière. Plus de deux cents soldats ont été tués depuis le début de l'année. Des centaines d'autres ont été blessées.

Le plus grave est le retournement progressif de la population afghane. Accueillies comme des libérateurs, il y a sept ans, les forces alliées sont de plus en plus souvent perçues comme des occupants indésirables.

La stratégie américaine a grandement nourri ce ressentiment. En intervenant en Irak, en y détournant l'essentiel de ses forces militaires, en développant un message de croisade, elle a redonné souffle aux djihadistes et affaibli la légitimité de l'intervention en Afghanistan. Sur le terrain, la priorité donnée à l'éradication militaire des talibans a produit un effet contraire au but recherché. La « bunkerisation » des troupes pour défendre Kaboul et les grandes villes, les bombardements qui touchent les populations civiles, le manque d'aide et d'appui à leur endroit, notamment dans les campagnes et les montagnes, les ont trop souvent coupées de nous et jetées dans les bras des talibans.

C'est la principale raison pour laquelle nous nous sommes opposés, le 8 avril dernier, à la décision discrétionnaire du Président de la République d'envoyer des renforts en Afghanistan et de les faire monter en première ligne.

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