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Intervention de François Fillon

Réunion du 22 septembre 2008 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en afghanistan

François Fillon, Premier ministre :

L'armée afghane compte environ 60 000 hommes. Plus de 300 de nos soldats participent à sa formation. Notre objectif est de former et d'équiper une armée de 80 000 hommes d'ici à 2010, et, à terme, une armée de 130 000 hommes.

L'armée nationale afghane est dès à présent impliquée dans 80 % des opérations de la FIAS conduites en zone centre, et elle assure la planification et la conduite de la moitié d'entre elles. Le transfert de la responsabilité de Kaboul aux autorités militaires afghanes est en cours depuis le 28 août dernier, et celui de la région centre est prévu pour le mois d'avril 2009.

Notre stratégie y est celle de la reconstruction rapide de l'Afghanistan. La conférence de Paris, dont le succès doit beaucoup à Bernard Kouchner, est la marque d'une urgence : l'urgence d'intensifier l'aide civile, l'urgence que la population afghane en perçoive tous les bénéfices, l'urgence d'améliorer nos procédures.

Nous avons identifié les domaines dans lesquels les résultats ont été insuffisants : la réforme de la police ; la lutte contre la corruption ; l'agriculture, dont dépendent 80 % de la population et qui a été jusqu'à présent trop négligée, alors que la crise alimentaire menace.

À Paris, 20 milliards de dollars ont été recueillis et une feuille de route pour les trois ans à venir a été ainsi fixée.

Néanmoins tout cet argent n'a de sens que s'il n'est pas dispersé. Il n'a d'efficacité que s'il s'inscrit dans le cadre d'une politique afghane rationalisée, hiérarchisée et évaluée. Il n'a de véritable utilité que s'il s'articule avec les opérations de sécurisation.

La coordination civile et militaire était insuffisante. Nous avons demandé et obtenu qu'elle soit placée sous l'égide de l'ONU, et sous l'autorité d'un nouveau représentant, le norvégien Kai Eide. Sous son impulsion, l'instance de coordination de l'aide internationale a été remaniée afin d'assurer une direction politique à la reconstruction.

Quant au Gouvernement du Président Karzaï, il a présenté une stratégie nationale de développement. Elle signe la volonté des Afghans de tracer leur avenir, mais elle est aussi la contrepartie de l'engagement de la communauté internationale.

Les autorités afghanes doivent intensifier leurs efforts en faveur des réformes, du respect des droits de l'homme, de la lutte contre la corruption et la drogue.

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