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Intervention de François Fillon

Réunion du 22 septembre 2008 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en afghanistan

François Fillon, Premier ministre :

Tout cela, la France le pressentait, et elle ne s'y résout pas. Voilà pourquoi, sous l'impulsion du Président de la République, notre pays est à l'origine de la rénovation de la stratégie internationale entérinée lors du sommet de l'OTAN de Bucarest d'avril 2008. Cette stratégie rompt avec la vision quantitative et d'abord militaire qui prévalait jusqu'alors.

Voilà aussi la raison pour laquelle notre pays s'est impliqué à fond dans la conférence de Paris pour la reconstruction de l'Afghanistan, qui s'est tenue le 12 juin dernier.

Pour construire la paix, il faut en toute circonstance rappeler l'objectif central : donner au peuple afghan le pouvoir d'assurer par lui-même et pour lui-même sa sécurité, sa prospérité et sa souveraineté.

Pour atteindre cet objectif, il faut d'abord et avant tout gagner la confiance des Afghans. Des expériences locales nous encouragent dans cette voie et prouvent que l'échec n'est pas une fatalité.

Le redressement de la situation dans la plaine de Shamali, que nos soldats parcourent depuis 2003, en est une démonstration. Cette plaine, qui compte 400 000 habitants, connaît une véritable renaissance : les champs y sont en culture ; les écoles fonctionnent ; les lignes électriques ont été rétablies ; les échanges commerciaux reprennent.

Tout cela, c'est le fruit d'une démarche déterminée, où l'équilibre est constamment recherché entre les actions offensives et les actions de reconstruction, entre le retour de la sécurité et l'amélioration des conditions de vie.

La paix se gagne par la confiance. Elle se gagne par la responsabilisation des autorités élues, par le dialogue avec les communautés locales, là où les engagements concrets et réciproques peuvent être tenus. Elle se gagne par le respect des Afghans, par le respect de leur dignité, de leurs traditions, qui ont été bafouées par les talibans, et certainement pas en imposant nos schémas et nos modèles.

Cette confiance exige une approche globale, celle, précisément, que le Président de la République a fait acter lors du sommet de Bucarest et lors de la conférence de Paris.

Mesdames et messieurs les députés, notre stratégie, c'est celle de l'afghanisation. Plus vite les Afghans seront en mesure de stabiliser leur pays et de prendre leur destin en main, plus vite nous nous retirerons.

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