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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 23 octobre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Après l'article 8, amendements 125 150

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Nous en entendons, cet après-midi, des vertes et des pas mûres ! M. Woerth est dans la droite ligne de Mme Thatcher, qui prétendait que l'impôt est le prix que l'individu paie sur sa liberté. Ce n'est pas du tout ce que l'on trouve dans la Déclaration des droits de l'homme de 1789, qui dispose, à son article 13, que chacun doit contribuer à l'impôt en proportion de ses moyens.

Nous n'habitons pas un pays de sauvages, où règne le « chacun pour soi ». Nous avons une vision collective de la nation française. Avoir un système de santé qui fait que, chez nous, à la différence des États-Unis, lorsque quelqu'un a besoin de se soigner, il peut le faire, un système d'éducation qui a permis de réaliser le principe de gratuité et d'obligation scolaire, apportant un bagage culturel aux jeunes pour leur rendre possible l'entrée dans la vie – pas autant qu'il le faudrait, d'ailleurs –, c'est cela, la nécessaire solidarité !

L'impôt est évidemment légitime, mais à condition qu'il soit juste, transparent et progressif. Or il ne l'est pas parce que vous avez altéré sa progressivité. Les très riches payent proportionnellement beaucoup moins que les très pauvres puisque ceux-ci sont tous redevables de la TVA : quand ils vont acheter un bifteck, ils payent ! Mme Betancourt, elle, malgré son grand appétit, ne mange pas quinze biftecks à chaque repas ! Elle ne paye donc pas plus que la personne modeste.

Monsieur le ministre, vous ne dites pas les choses qui fâchent. Mais il y a des gens qui nous regardent, ils ont le droit de savoir. Vous, vous avez dit que vous étiez indigné par les propos que vous venez d'entendre ; moi, je vais vous dire ce qui m'indigne : vous signez un chèque de 7 millions d'euros à l'héritière des Galeries Lafayette, comme si elle en avait besoin, parce que vous avez pensé qu'elle payait trop d'impôts. Mais si elle a pu les acquitter jusqu'à présent sans passer par le bureau d'aide sociale, c'est qu'elle avait des réserves suffisantes, et qu'elle ne risquait pas de se retrouver sur la paille. Il est indigne d'un gouvernement de faire des chèques d'un montant pareil à des gens qui sont très riches, alors que d'autres tirent la langue tous les jours : ceux pour qui la fin du mois commence le 10 ou le 15. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

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