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Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 12 juin 2008 à 9h30
Protection des personnes contre les disparitions forcées — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, avant d'en venir au projet de loi, permettez-moi d'avoir une pensée pour le fils d'un de mes amis, le jeune Aloïs, qui nous a quittés cette nuit à l'aube de ses vingt-trois ans. Comme beaucoup de jeunes Français, il croyait aux valeurs d'humanité, d'universalité et de générosité, était sensible à la misère et aux difficultés d'autrui et attaché au respect des droits de l'homme, partout dans le monde.

L'importance de la ratification de cette convention prend tous son sens ici, au sein de cet hémicycle. Car l'adoption, en 1789, de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen a représenté un événement fondamental : pour la première fois, le Parlement d'une nation adoptait un texte destiné à s'appliquer non seulement à elle-même, mais à l'ensemble des peuples du monde. Je me réjouis donc que notre pays se soit engagé activement pour la rédaction, la signature et désormais la ratification de cette convention.

Il y a unanimité sur ces bancs, de la gauche à la droite en passant par le centre, pour souligner l'importance de ce texte. Comme l'a rappelé fort justement Mme la rapporteure, le sujet est particulièrement d'actualité. Si, il y a quelques décennies, les disparitions forcées concernaient surtout l'Amérique du Sud, cette pratique, telle une gangrène, s'est depuis généralisée et touche presque tous les continents.

Il est temps que les consciences s'éveillent afin que de telles atteintes aux droits fondamentaux ne restent pas impunies, et qu'au-delà des systèmes judiciaires nationaux, parfois défaillants, la communauté internationale fasse preuve de sa volonté de réagir, d'enquêter et de condamner ces actes odieux.

Les disparitions forcées sont particulièrement injustes : qu'elles soient commises directement par l'État ou par l'intermédiaire d'officines clandestines qu'il contrôle ou instrumentalise, elles méprisent les règles les plus élémentaires d'un État de droit. Les victimes, le plus souvent, sont des gens qui se battent pour défendre la liberté, la démocratie et une certaine forme de dignité humaine. L'action courageuse des mères de la place de Mai, à Buenos Aires, constitue à cet égard un exemple qui a sans doute contribué à faire prendre conscience du mal.

Les disparitions forcées sont également insupportables en raison du doute qui s'empare des proches des victimes. Il est terrible de ne pas savoir où elles sont, ce qui leur arrive ni même ce qu'elles ont fait pour être enlevées.

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