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Intervention de Martine Pinville

Réunion du 30 avril 2009 à 15h00
Augmentation des salaires et protection des salariés et des chômeurs — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Pinville :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, les mesures contenues dans la proposition de loi que nous vous présentons, tant en faveur des salariés que des chômeurs, se justifient pleinement.

Elles se justifient d'abord par la gravité sans précédent de la situation économique et sociale : 300 000 chômeurs de plus en six mois, 180 000 en janvier et février, 69 000 en mars. On peut estimer que, face à ces chiffres éloquents, la politique mise en oeuvre par votre gouvernement n'est pas à la hauteur. Ni à la hauteur d'une crise sans précédent à l'échelle mondiale, ni à la hauteur des attentes de ces centaines de milliers de salariés qui se trouvent exclus du monde du travail. Il y a urgence ! Et le pire est sûrement encore devant nous. Comme l'avouait, il y a quelques jours, le président de l'UNEDIC, « il est probable que le chiffre de 400 000 chômeurs sera revu malheureusement à la hausse », avant d'ajouter « on est sur la pente d'un million de chômeurs de plus par an ».

Face à cette situation catastrophique, le malaise social s'amplifie. Séquestrations de cadres dirigeants, saccage d'une sous-préfecture, occupations d'usines, tous les indicateurs vont dans le même sens : il y a urgence à comprendre cette violence sociale qui est surtout révélatrice d'un échec national.

Certes, tous nos pays développés sont touchés, nos voisins européens en premier lieu, par une crise qui est dure, implacable et cynique. Croissance vertigineuse du chômage, restructuration des entreprises pour retrouver leurs profits d'hier, accélération des délocalisations, telles sont les caractéristiques communes à nos pays développés. Et pourtant, on sent bien que c'est en France que les événements sont susceptibles de dégénérer, en raison, notamment, d'une carence structurelle du dialogue social.

Quelles ont été à ce jour les réponses de votre gouvernement, monsieur le secrétaire d'État ? Des dispositions de détaxation des heures supplémentaires qui ont jeté des milliers d'intérimaires dans les agences du pôle emploi, un plan de relance sans aucun soutien à la consommation directe – et je pourrais citer tant d'autres exemples qui ont émaillé les deux années que nous venons de vivre, depuis l'adoption de la loi TEPA et du bouclier fiscal.

Dans ce contexte, nous prenons nos responsabilités, considérant que nous nous devons, avec mes collègues du groupe socialiste, de protéger les salariés les plus précaires, les chômeurs. C'est un devoir de solidarité nationale.

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